Période
XIe siècle, XIVe siècle, XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle, XIXe siècle
Patrimoine classé
Ensemble du château fort, composé du sol des trois parcelles concernées avec l'emprise du château fort et de la roche, et des éléments bâtis en totalité, à l'exception du logement du conservateur, du garage et du bâtiment de l'ascenseur (cad. CE 104 à 106) : classement par arrêté du 21 septembre 1995
Origine et histoire du Château fort de Lourdes
Le château fort de Lourdes domine la ville depuis un promontoire rocheux et contrôle l'entrée des sept vallées du Lavedan dans les Pyrénées. Ses origines sont antiques : des vestiges romains ont été mis au jour lors des travaux du génie militaire au XIXe siècle, bien que ces travaux aient détruit une grande partie des murs antiques ; les éléments découverts sont exposés sur place. Un premier château, résidence des comtes de Bigorre, remonte aux XIe–XIIe siècles et a servi de base aux fondations des fortifications actuelles. Au fil du Moyen Âge, il passe entre différentes seigneuries et royaumes : il relève des comtes de Champagne, entre dans le domaine royal sous Philippe le Bel, puis est cédé aux Anglais par le traité de Brétigny. Remanié aux XIIIe et XIVe siècles, il voit l’élévation d’un donjon (daté de 1314) et d’enceintes successives ; trois autres tours, aujourd’hui disparues, complétaient l’ensemble. Le duc d’Anjou en confie la charge au comte de Foix Gaston Fébus, qui renforce le site ; la forteresse subit un siège au début du XVe siècle et est presque détruite lors des combats de 1407. Elle passe ensuite dans le domaine des Foix-Béarn et est entièrement refaite au XVe siècle. Entré dans le domaine royal en 1590, le château fait l’objet de réparations, notamment en 1580 et 1616. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, il est utilisé comme prison, acquérant l’appellation de « Bastille des Pyrénées », et le premier plan connu date du passage de Vauban en 1685. Transformé en caserne par le Génie militaire au XIXe siècle, il fait l’objet d’importants travaux de 1828 à 1856, menés conformément aux instructions attribuées à Vauban : réfection de l’enceinte inférieure, remise en état du pont-levis et construction de bâtiments annexes tels qu’une poudrière, ainsi que restauration de l’ancienne chapelle romane. Déclassé comme place forte en 1889, le château est acquis par la ville de Lourdes en 1894, puis confié au Touring Club de France. Sous l’impulsion de Louis et Margalide Le Bondidier, collectionneurs et pyrénéistes, le château devient siège du musée pyrénéen, inauguré en 1920 et constitué en grande partie des collections personnelles des Le Bondidier. Margalide crée le jardin et réalise des maquettes, tandis qu’une important fonds photographique se constitue ; un ascenseur est aménagé entre 1928 et 1930 et deux exemplaires d’une maquette du château sont fabriqués en 1935. Aujourd’hui le château abrite le musée pyrénéen consacré aux arts et traditions populaires des Pyrénées, présente les vestiges médiévaux et romains mis au jour, et conserve la chapelle Notre-Dame-du-Château construite avec des matériaux de réemploi et contenant le mobilier de l’ancienne église paroissiale Saint-Pierre, rasée en 1904. Les visiteurs accèdent au site par la montée du château jusqu’à l’entrée principale et son pont-levis, et y découvrent la cour d’honneur, le jardin, le donjon, des vues panoramiques sur la ville et la chaîne pyrénéenne, ainsi que des aménagements historiques comme des latrines et des armements exposés.