Château-Gaillard dans l'Eure

Château-Gaillard

  • 27700 aux Andelys
Château-Gaillard
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Crédit photo : Urban - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat ; propriété de la commune ; propriété d'une société privée ; propriété privée

Patrimoine classé

Les ruines du château Gaillard : classement par liste de 1862 - Les parcelles de terrain avoisinantes (cad. 33, 34, 41p) : classement par décret du 24 août 1926 - La parcelle de terrain avoisinante (cad. 41p) : classement par décret du 24 août 1926 - La parcelle G 43 sur laquelle s'élèvent ces ruines (cad. G 43) : classement par arrêté du 23 octobre 1926 - La parcelle de terrain et la bande de terrain d'une largeur de trente mètres prise sur les parcelles 45, 46, 47, 72, 74, 79 et contiguë du côté nord aux parcelles 43 et 44, la dite parcelle 44p et la dite bande de terrain avoisinant le château Gaillard (cad. G 44p, 45p, 46p, 47p, 72p, 74p, 79p, ) : classement par arrêté du 12 avril 1927 - La parcelle de terrain avoisinante (cad. 44p) : classement par décret du 12 avril 1927 - La parcelle de terrain avoisinante (cad. 44p) : classement par arrêté du 21 janvier 1928

Origine et histoire

Château-Gaillard est un château fort du XIIe siècle, aujourd'hui en ruine, dont les vestiges dominent un méandre de la Seine aux Andelys, dans le Vexin normand (Eure). Édifié par Richard Cœur de Lion pour verrouiller la vallée de la Seine, il s'inscrit dans les rivalités entre les rois de France et d'Angleterre et dans le conflit personnel entre Richard et Philippe Auguste. Le roi choisit la couture d'Andely pour barrer la rive droite, fonde le bourg du Petit-Andely, fortifie l'île du fleuve et barre la Seine ; l'ensemble du système fortifié entraîna des dépenses considérables et épuisa les ressources plantagenêt. Le site occupe un éperon calcaire à environ 90–100 mètres d'altitude, dominant le bourg des Andelys ; il était complété en aval par un pont, une île fortifiée, une estacade et deux mottes castrales servant d'avant-postes. Rapidement élevé, le château se distingue par un plan complexe et une composition de défenses échelonnées en profondeur, destinée à ralentir et à épuiser l'assaillant. Le donjon, l'un des éléments les plus originaux et les mieux conservés, est une tour en pierre à la fois résidentielle et défensive, renforcée par un éperon et des contreforts en pyramide inversée soutenant des mâchicoulis désormais disparus. La haute-cour, qui entoure le donjon, comprend une chemise ellipsoïdale flanquée de tours contiguës côté plateau, des celliers creusés dans la roche et des réserves permettant théoriquement un long approvisionnement. La basse-cour, protégée par un fossé sec et des courtines, abritait la chapelle et des bâtiments domestiques, tandis qu'un ouvrage avancé polygonal, relié par un pont mobile, protégeait l'accès côté plateau. Un puits profond creusé dans le calcaire de la basse-cour et plusieurs citernes assuraient l'alimentation en eau, et des caves permettaient la conservation des denrées pour soutenir un siège. Malgré ses qualités, la conception du château est passive : il ne permettait pas une défense active et restait vulnérable aux assaillants dominant le plateau sud-est. Certaines solutions techniques, comme la muraille festonnée et le flanquement régulier par des tours circulaires, apparaissent comme novatrices pour l'époque, mais l'hypothèse d'une influence directe des châteaux syriens est discutée. La construction, achevée en moins de deux ans, suscita l'admiration contemporaine et mobilisa des moyens considérables. Le refus initial de Richard d'obtenir le droit d'ériger la forteresse auprès de l'archevêque de Rouen provoqua un conflit ecclésiastique ; un compromis fut trouvé en 1197 par l'échange de terres au bénéfice du prélat. Après la mort de Richard, la forteresse fut assiégée par Philippe Auguste ; en 1203–1204 un blocus et des attaques successives entraînèrent l'effondrement d'une tour avancée, l'entrée des Français dans la basse-cour par la chapelle selon Guillaume le Breton, puis la reddition de la garnison le 6 mars 1204. La prise de Château-Gaillard précipita la perte de la Normandie par les Plantagenêt et facilita la conquête du duché. Au fil des siècles, la forteresse conserva une fonction militaire et carcérale : en 1314, deux des belles-filles de Philippe IV y furent détenues après l'affaire de la tour de Nesle, l'une y mourant peu après et l'autre restant prisonnière pendant plusieurs années avant d'être transférée au couvent de Maubuisson. Pendant la guerre de Cent Ans, Château-Gaillard connut plusieurs sièges : il fut pris par les Anglais en 1419 après la rupture d'une corde alimentant le puits, repris par La Hire en 1431, rendu aux Anglais peu après, puis repris par Charles VII en 1449 après un siège de cinq semaines. Aux guerres de Religion, les ligueurs s'y retranchèrent et Henri IV s'en empara en 1591 ; les États de Normandie demandèrent ensuite sa démolition pour éviter qu'il ne serve de refuge à des bandes armées, demande suivie d'autorisations de réutilisation de pierres par des communautés religieuses au début du XVIIe siècle. Les travaux de démolition furent interrompus et repris à plusieurs reprises, l'arasement du donjon et de l'enceinte étant ordonné à l'époque moderne selon différentes sources. Classé au titre des monuments historiques en 1862, Château-Gaillard est devenu un motif des ruines romantiques, a fait l'objet de relevés et de fouilles par des architectes et archéologues à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, et a accueilli des événements culturels contemporains. Le plan du site est aujourd'hui bien connu grâce aux fouilles et aux archives comptables, mais subsistent des incertitudes sur certains perfectionnements architecturaux et sur l'interprétation de certains aménagements. Quelques chiffres donnent une idée de l'ampleur du chantier : l'ouvrage s'étendait sur environ 200 mètres de longueur pour 80 mètres de largeur, avec un donjon de 8 mètres de diamètre intérieur pour 18 mètres de hauteur, des murailles épaisses de 3 à 4 mètres et un puits d'environ 120 mètres. Un documentaire contemporain a été consacré au lieu, attestant de l'intérêt patrimonial et touristique du site.

Liens externes