Origine et histoire du Château Grimaldi
Le château Grimaldi, ancien château fort mentionné dès 1033 et dont l'origine est associée au XIVe siècle, se dresse au sommet du Haut-de-Cagnes à Cagnes-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes. Classé au titre des monuments historiques, il abrite depuis 1946 le Musée d’art moderne et d’ethnographie, un espace consacré à l’olivier et une collection de portraits de la chanteuse de cabaret Suzy Solidor. Sa tour offre un panorama à 360° sur la ville, la mer Méditerranée et les Alpes. À l’origine il appartenait au vicomte de Nice Laugier et à son épouse Odile de Provence; en 1220 Romée de Villeneuve s’en empara avant que la terre de Cagnes ne soit acquise en 1250 par le comte de Provence. En 1309 Rainier Ier Grimaldi devint seigneur de Cagnes et fit édifier un massif fortin de galets, bâti sur des ruines grecques et romaines et destiné au guet et à la défense; il resta propriété des Grimaldi d’Antibes jusqu’à la Révolution. Vers 1620 Jean-Henri Grimaldi transforma le château médiéval en une élégante demeure de style italien, ajoutant un escalier extérieur et des loggias superposées ouvrant sur la cour intérieure. La salle des audiences conserve un plafond baroque orné d’une fresque en trompe-l’œil, la Chute de Phaéton, réalisée par Giulio Benso, auteur également de fresques au palais Lascaris de Nice. Au début du XVIIIe siècle, le marquis de Cagnes fut impliqué dans un trafic de fausse monnaie; l’intendant Cardin Lebret, assisté du comte d’Artagnan, procéda à une perquisition le 5 avril 1710 et découvrit du matériel de faux-monnayage dans la cave du château. À la Révolution la famille Grimaldi fut chassée et le château abandonné; Sauveur Gaspard Grimaldi, fils d’Honoré IV, se réfugia à Gênes. Un particulier acquit et restaura l’édifice en 1875, la municipalité l’acheta en 1939; ses souterrains servirent d’abri antiaérien en 1944 et le château fut transformé en musée en 1946. Le donjon, massif et orné de créneaux et de mâchicoulis, comprend deux étages de galeries à arcades et un escalier monumental à double rampe. Les salles de réception témoignent d’une influence baroque liée au comté de Nice; au rez-de-chaussée, sept salles basses et voûtées s’ouvrent sur un patio triangulaire à arcades et balustres de marbre où est exposé un poivrier bicentenaire. Le château, à l’exclusion de certaines parcelles, est classé par arrêté du 15 avril 1948, et les parcelles G 875 et G 876 sont classées par décret du 5 mai 1948.
