Château à La Salvetat-Saint-Gilles en Haute-Garonne

Château

  • 31880 La Salvetat-Saint-Gilles
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Crédit photo : Olybrius - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle, 1er quart XVIIe siècle

Patrimoine classé

En totalité, le château, y compris le sol de la parcelle d'assiette, le fossé entourant la plate-forme avec ses aménagements défensifs ruinés et le pont d'accès, la parcelle de l'ancien jardin (cad. AC 48 : château, plate-forme et ancienne basse-cour, 45, 49 : fossé et pont d'accès, 135 : ancien jardin) : classement par arrêté du 6 août 2007

Origine et histoire

Le château Raymond IV, à La Salvetat-Saint-Gilles, à 18 km à l'ouest de Toulouse, prend place sur l'arête d'un plateau dominant la rive orientale de l'Aussonnelle. Un premier édifice, élevé à la fin du XIe siècle par Raymond de Saint‑Gilles (Raymond IV) comme castrum défensif, n'a laissé aucune trace visible. Le village, fondé vers 1140 par l'Ordre des Hospitaliers et dépendant de l'abbaye de Saint‑Gilles, s'est développé à ses pieds. Le bâti actuel résulte d'aménagements des XIIIe et XIVe siècles et se présente comme une demeure de caractère Renaissance avec une façade à traits fortifiés. Organisé autour d'une cour close, il comprend deux logis reliés par deux corps de galeries et desservis par une tour d'escalier. La galerie sud conserve, au premier étage, un décor au pochoir daté du début du XVIIe siècle; d'autres galeries à arcades, sur deux niveaux, portent des plafonds ornés de motifs au pochoir représentant fleurs, animaux, châteaux et paysages. Vers 1400, la seigneurie passa aux Tourneur, puis en 1483 Antoine Tourneur vendit le domaine à Nicolas Fesquet, qui aménagea la cour dans l'esprit des hôtels toulousains de la Renaissance : perron soutenu par un mur de briques, deux pavillons en L aux angles nord‑est et nord‑ouest, une terrasse, une façade articulée par larges niches en plein cintre et encadrée de tourelles de type « tour campanile toulousaine », ainsi que des fenêtres à meneaux sur la façade ouest. Au XVIIIe siècle les façades furent remises au goût du jour et des appartements aménagés; on élevait alors de hauts pignons ornés d'épis de faîtage et le donjon fut porté à 20 m, tandis que de nombreuses fenêtres furent obturées à la suite de l'impôt sur les portes et fenêtres. En 1700 Joseph Gabriel de Lombrail acquit le château, puis il fut vendu en 1729 à Nicolas Célès de Reversat de Marsac; son petit‑fils Pierre Emmanuel Marie de Reversat de Célès en était propriétaire en 1770, fut arrêté en 1794 et guillotiné, et le château passa comme bien national. Plusieurs propriétaires se succédèrent aux XIXe et XXe siècles, parmi lesquels Mme de Pérignon; au fil du temps le bâtiment subit divers dommages et transformations (effondrement du mur de soutènement sud en 1880, transformation du toit du donjon en terrasse crénelée en 1924, installation de salles de bain et de chauffage central en 1936, et des dégâts causés par la tempête Klaus en 2010). Classé monument historique en 2007, le château, menacé de ruine au XXIe siècle, a été acquis par la ville de La Salvetat en 2016 et a fait l'objet d'une première campagne de restauration à partir de 2019. Les travaux ont porté notamment sur la reconstruction des murs de l'aile ouest et la réfection des toitures, avec le concours de l'État (DRAC), de la Région, du Département, des Monuments historiques, du Loto du patrimoine et de donateurs privés; l'entreprise Terréal a fourni gratuitement les tuiles nécessaires. D'autres interventions sont programmées pour la décennie à venir afin d'ouvrir au public une plus grande partie du château pour les visites et des activités culturelles et sociales. Aujourd'hui, l'édifice témoigne à la fois d'éléments défensifs du XIIIe siècle, particulièrement visibles sur la façade sud, et de transformations de la Renaissance qui lui donnent son caractère résidentiel.

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