Origine et histoire 
Le château royal d'Amboise domine la Loire à Amboise et fait partie des châteaux de la Loire. Édifié sur l'éperon des Châtelliers, le monument présente un plan triangulaire et s'appuie sur des terrasses et des tours cavalières qui lui donnent sa silhouette caractéristique. Le site est occupé depuis la Préhistoire ; une agglomération fortifiée se développe à la fin de l'âge du fer et se prolonge à l'époque romaine, occupée au moins du IIe au IVe siècle selon Sulpice Sévère. Après des pillages normands aux IXe siècles et des remaniements des fortifications par la famille d'Amboise, la place devient l'une des mieux protégées de l'Ouest au Xe siècle, avant que les seigneurs d'Amboise n'en prennent le contrôle complet au début du XIIe. La puissante maison d'Amboise conserve le château pendant plus de quatre siècles ; en 1434 il est rattaché à la couronne et devient demeure royale. Charles VIII, élevé à Amboise, lance après son retour d'Italie la reconstruction du château primitif : le logis royal, de style gothique flamboyant, occupe le front sur la Loire, la chapelle Saint-Hubert est édifiée et deux tours cavalières sont élevées, tandis que des terrasses et un parc sont aménagés. Les travaux, dirigés par Raymond de Dezest et plusieurs maîtres d'œuvre, mobilisent plusieurs centaines d'ouvriers. Charles VIII y meurt accidentellement en heurtant sa tête contre un linteau de la galerie Hacquelebac. Louis XII ajoute une aile perpendiculaire de style Renaissance et Louise de Savoie y élève ses enfants, dont François Ier qui séjourne fréquemment au château au début de son règne. Léonard de Vinci séjourne à Amboise dans le Clos Lucé, meurt en 1519 et est inhumé dans la collégiale Saint-Florentin ; la chapelle Saint-Hubert lui est longtemps présentée comme sa dernière demeure présumée. La légende d'un souterrain reliant le Clos Lucé au château a été démentie par les dernières fouilles archéologiques. Sous Henri II et François Ier des aménagements se poursuivent, mais à partir d'Henri III les séjours royaux se raréfient et le château entre progressivement en déclin. Aux XVIIe et XVIIIe siècles il est utilisé à plusieurs reprises comme prison pour des personnages de marque et passe entre différentes mains, dont Gaston de France, Louis XIV, le duc de Choiseul et le duc de Penthièvre. La Révolution et le Premier Empire entraînent des spoliations et des démolitions : une grande partie de l'édifice est détruite lorsque le domaine est donné à Roger Ducos, qui fait raser près des deux tiers du château, dont la collégiale Saint-Florentin et le logis des reines. Au XIXe siècle Louis‑Philippe fait dégager les anciens remparts et redécorer l'aile Louis XII ; en 1848 le site redevient propriété de l'État et il accueille en 1848-1852 l'émir Abd El-Kader et sa suite en captivité. En 1873 la famille d'Orléans reprend le domaine, confie sa restauration à Victor Ruprich-Robert et Henri d'Orléans transforme une partie du château en maison d'accueil pour personnes âgées ; en 1974 le comte de Paris remet le monument à la Fondation Saint-Louis. Le château d'Amboise est classé au titre des monuments historiques dès 1840. Architectoniquement, le logis royal traduit le gothique international tandis que l'aile Louis XII présente des ornementations remaniées par François Ier au goût de la Haute-Renaissance ; les deux grandes tours cavalières, dites des Minimes et Heurtault, offrent des rampes en pente douce permettant l'accès des attelages aux terrasses. La chapelle Saint-Hubert, réalisée en tuffeau blanc par des artistes flamands entre 1491 et 1496, illustre le gothique flamboyant ; elle sert d'oratoire à Anne de Bretagne, conserve des éléments sculptés et vitrés et abrite le tombeau présumé de Léonard de Vinci. Entre 2021 et 2024 la chapelle a fait l'objet d'une restauration importante : plus de deux cents éléments sculptés ont été réinstallés, les dorures et décors de toiture restitués et la cloche remise en service. À l'intérieur, les salles témoignent des usages successifs : le promenoir des gardes, la salle des gardes nobles avec son « palmier gothique », la salle des tambourineurs et la vaste salle des États, décorée de blasons et de monogrammes d'Anne de Bretagne et de Charles VIII, illustrent la juxtaposition de motifs gothiques et renaissants. L'aile Louis XII conserve des appartements meublés selon des goûts variés, dont la salle de l'échanson, la chambre de Henri II, l'antichambre de la Cordelière et des pièces reconstituées à l'époque de Louis‑Philippe, ainsi que le salon de musique où figurent des portraits et un piano Érard. Les jardins comprennent la terrasse de Naples, dotée de belvédères et d'un jardin de la Renaissance conçu par Dom Pacello, des jardins paysagers bordés d'essences méditerranéennes et un jardin d'Orient créé en 2005 en mémoire des compagnons d'Abd El-Kader. Un buste de Léonard de Vinci occupe l'emplacement de la collégiale Saint-Florentin et plusieurs éléments culturels modernes s'inspirent du château, qui a par ailleurs fait l'objet de représentations postales et littéraires.