Château à Bridoré en Indre-et-Loire

Château

  • 37600 Bridoré
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Crédit photo : Pierre Mairé - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1400
1500
1600
1900
2000
XIVe siècle
Construction initiale
XVe siècle
Ajout de la basse-cour
1590
Ajout des fausses braies
1911
Classement historique
2021
Restauration récente
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Château (cad. C2 638, 639, 639 bis) : classement par arrêté du 19 janvier 1911

Personnages clés

Jean Ier Le Meingre Seigneur ayant fait reconstruire la forteresse sous Charles V.
Jean II Le Meingre Fils de Jean Ier Le Meingre, impliqué dans la reconstruction de la forteresse.
Imbert de Batarnay Conseiller des rois, il rehaussa le donjon à trente mètres.
Charles de Boursault Marquis de Viantais, acquéreur de la seigneurie en 1641.
Simone Lefèvre Peintre ayant restauré le château.
Pierre Mouveau Peintre ayant restauré le château.

Origine et histoire

Le château de Bridoré, ancien château fort des XIVe et XVe siècles situé à Bridoré (Indre‑et‑Loire), est surnommé, sans raison, « château de Barbe‑Bleue ». Il se trouve à 200 mètres au sud de l'église Saint‑Roch, au 2 rue du professeur Debré. La forteresse, établie sur le site dit Breuil‑Doré, a donné naissance au village. La seigneurie passa successivement aux familles de Sainte‑Maure, de Précigny et de Linières, puis aux Boucicaut, qui firent reconstruire la forteresse sous Charles V, notamment pour Jean Ier Le Meingre dit Boucicaut et son fils Jean II. Elle appartint ensuite à Geoffroi Boucicaut puis à ses fils Jean et Louis Le Meingre. Imbert de Batarnay (1438‑1523), sire de Montrésor et conseiller des rois, rehaussa le donjon qui atteignit alors trente mètres et le coiffa d’une charpente munie d’échauguettes. Sa descendance porta la seigneurie jusqu’à ce qu’en 1641 Charles de Boursault, marquis de Viantais, l’acquît ; son fils Pierre de Boursault en hérita, puis Anne‑Louise, sa fille, la céda aux religieuses viantaises de Beaulieu le 10 avril 1717. Le domaine fut vendu comme bien national à la Révolution et, selon les sources, il est resté dans la même famille jusqu’à aujourd’hui ; le château n’a jamais été assiégé. Il a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 19 janvier 1911 et restauré par les peintres Simone Lefèvre et Pierre Mouveau ; leurs petits‑enfants Virginie Feugier et Pierre‑Alexandre Mouveau assurent actuellement sa conservation et l’habitent. René de Batarnay est évoqué comme l’auteur d’un prototype évolutif de la caponnière, dispositif repris dans les fortifications bastionnées.

Le château présente une configuration militaire caractéristique : un ensemble initial en forme de carré d’environ quarante mètres de côté, comprenant une haute‑cour du XIVe siècle et, au XVe siècle, une basse‑cour accolée. Le système de défense, rare en France, associe une enceinte dont l’entrée était autrefois protégée par un pont‑levis et une tour à mâchicoulis de 6,5 mètres de diamètre, des fossés munis de quatre caponnières pentagonales et un donjon‑logis haut de trente mètres ; la porte fortifiée du donjon permettait la communication entre haute et basse cour. Trois toitures en poivrières couronnent le donjon : elles correspondent à deux échauguettes et à une tour‑escalier extérieure. Vers 1590, des fausses braies furent ajoutées, et les caponnières, adossées dans le fossé, n’apparaissent que par le sommet de la contrescarpe. Le donjon était pourvu de latrines dont les eaux étaient canalisées jusqu’au fossé. Au milieu du grand logis de la haute‑cour se situe une étuve à hypocauste composée de trois pièces chauffées au premier étage, comprenant un bain de vapeur et un bloc sanitaire, attribuée au XIVe siècle. La chapelle aménagée dans un des bâtiments a perdu sa voûte et une partie de l’enceinte fut détruite à la Révolution. Des travaux de restauration ont été menés en 2021 sur le mur de contrescarpe et sur l’une des quatre caponnières. Aujourd’hui l’entrée actuelle donne sur la haute‑cour où se trouvent le logis et le donjon ; la disposition associe le logis avec sa tour de défense, le fossé comprenant une caponnière, et l’ancien dispositif d’entrée avec pont‑levis (le fossé ayant été partiellement comblé), la caponnière restant équipée d’une canonnière et d’une fausse braie permettant le flanquement du fossé.

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