Origine et histoire
Le maréchal duc de Richelieu, gouverneur pour le roi de la Haute et Basse Guyenne, devant se rendre à Luchon avec l'intendant de la Généralité d'Auch, motiva la décision du subdélégué à Montréjeau de faire construire une maison destinée à recevoir ces hôtes. Par la suite, le château Lafont a accueilli de nombreuses personnalités. L'édifice, de plan carré, présente un aspect archaïque avec de puissantes murailles. La façade du rez-de-chaussée s'ouvre par une grande porte donnant accès à un vestibule d'où s'élève l'escalier d'honneur. À l'intérieur, portes, cheminées et boiseries relèvent du style Louis XV. L'escalier d'honneur se développe sur quatre paliers jusqu'aux combles ; sa rampe en bois laqué noir et rouge et l'ornementation sont caractéristiques du travail des charpentiers du haut Comminges vers la fin du XVIIIe siècle. Trente-deux grands panneaux, tous différents, sont encadrés de trente-cinq petits panneaux au dessin uniforme ; la main courante se termine par une pomme ornée de palmettes. Madame de Lassus-Nestier, épouse du subdélégué baron Marc de Lassus, souhaitait disposer à Luchon d'une demeure digne de son rang ; son époux fit acheter, par son oncle, le 17 novembre 1772, une parcelle située sur l'allée d'Etigny pour la somme de 576 livres. Une grande demeure fut rapidement édifiée sur ce terrain et entourée de jardins. À la fin du XVIIIe siècle, la maison fut vendue à la famille Lafont, d'où le double nom Château Lafont-Lassalle. La commune acquit le château en 1925 de Mademoiselle Sapène, héritière de la famille Lafont-Lassalle, afin d'y installer les collections Julien Sacaze et celles du casino municipal. Lors des travaux de réaménagement, les baies du rez-de-chaussée et celles de l'étage furent inversées : les portes-fenêtres étaient à l'origine situées au premier étage ; une pierre d'évier est restée en place sur l'élévation sud. Le musée du Pays de Luchon est installé depuis 1926 au 18, allées d'Etigny, au centre de Bagnères-de-Luchon, dans le château dit aussi hôtel Lassus-Nestier. La maison date du XVIIIe siècle ; l'immeuble est inscrit par arrêté du 2 mars 1927 et son escalier a été classé le 8 juin 1931. L'édifice a été édifié en 1772 par Marc François Bertrand de Lassus-Nestier. En 1922, l'Académie Julien Sacaze s'est donné pour objectif la protection des richesses dispersées dans les Hautes Vallées du Comminges, le maintien des usages locaux et des traditions montagnardes, et la création d'un musée essentiellement luchonnais. Aujourd'hui, le musée accueille également le siège de l'Académie Julien Sacaze et sa bibliothèque, tandis que l'office de tourisme occupe une partie du rez-de-chaussée. Les collections sont variées : la collection ethnographique réunie par Louis Saudinos, comprenant outils et objets anciens; la collection Julien Sacaze, riche en pièces archéologiques trouvées dans le Pays de Luchon; la collection Bertrand de Gorsse, avec lithographies, dessins et estampes sur le Comminges; la collection Alban Rougé consacrée aux sports d'hiver à Superbagnères; des objets relatifs à Edmond Rostand et à la fête des fleurs d'Antoine Mégret d'Etigny; le plan en relief de Lézat; des documents sur le développement du thermalisme; ainsi que des éléments sur la faune, la flore et la géologie locales. La richesse de ces fonds incite à envisager leur transfert vers des locaux plus vastes. Parmi les pièces remarquées figurent le portrait de Toussaint Lézat (1853) par Gabriel Durand et une pierre votive trouvée à Balesta dédiée à un dieu appelé Baigori ou Baigoris.