Origine et histoire du Château Lagrézette
Le château de La Grézette, situé à Caillac dans le Lot, a longtemps été associé, dès le Moyen Âge, aux Lombards et aux banquiers de Cahors. Le corps de logis est flanqué à l'est de deux tours rondes et se prolonge à l'ouest par deux ailes qui forment une cour d'honneur dont l'entrée est marquée par deux tours. La façade principale est animée par une tour à pans coupés qui abrite un escalier à vis desservant les pièces principales. Toutes les fenêtres de la façade ouest sont décorées, et cette façade a probablement été doublée au rez-de-chaussée au XIXe siècle par une galerie basse pour une meilleure utilisation des pièces d'habitation. L'intérieur conserve des pièces d'apparat au rez-de-chaussée modifiées au XVIIIe siècle. Au premier étage, une cheminée présente un linteau et des piédroits sculptés de motifs floraux et géométriques, d'animaux et de médaillons inscrits dans une végétation en rinceau ; le linteau porte la figure d'une femme encadrée de deux chevaliers en armes avec l'inscription "Dame Honeur", le tout surmonté d'un motif cordé. Au rez-de-chaussée de la tour nord-ouest se trouve une chapelle de plan octogonal dont la voûte porte, aux côtés des armes des Massaut, les armes d'Aloys ou de Paul de Caretto, évêques de Cahors au début du XVIe siècle ; des peintures subsistent encore sur ses parois. Ces éléments décoratifs et la similitude avec l'hôtel construit à Cahors pour le grand archidiacre en 1527-1528 conduisent à attribuer la construction de La Grézette à Gilibert de Massaut, le chantier ayant pu s'ouvrir dans les années 1520. Pierre de Massaut, seigneur d'Anglars, et son fils Gilibert apparaissent dans des dénombrements de 1504 et 1540, et après 1543 le château est occupé par Antoine de Massaut, neveu de Gilibert, qui aurait transporté des meubles provenant du château épiscopal de Mercuès en 1562. En 1612 Bertrand de Malégat rend hommage pour La Grézette à l'évêque, puis la demeure passe par alliances successives aux familles Lebrun, de Belcastel et de Malartic ; un descendant lègue le domaine en 1706 à Pierre Joseph de Belcastel. Le marquis Alexandre de Malartic achète le château en 1774 ; sa fille épouse en 1796 le général Jean-Jacques Ambert, et l'un de leurs fils fut deux fois député du Lot. Joachim Ambert, né au château en 1804, sera plus tard général de brigade et occupera diverses fonctions civiles. À partir de 1859 la propriété change plusieurs fois de mains ; Jules Duverger la détient jusqu'à la Première Guerre mondiale, puis elle passe au comte Jean-Roger Alexandre dit Axel de Barde jusqu'en 1934, avant d'être vendue à madame Roux-Marcé puis à la famille Chevalier vers 1939-1940. En déclin depuis les années 1930, le domaine est repéré en 1979 par Alain-Dominique Perrin, qui l'acquiert en 1980, entreprend une restauration du château et des jardins durant douze ans et fait appel à des artistes contemporains pour certaines décorations. Le château, son escalier, la salle à manger, la chapelle, les cheminées sculptées des grandes salles du premier et du second étage ainsi que le pigeonnier sont classés au titre des Monuments historiques depuis le 21 octobre 1982. Une étude précise serait nécessaire pour préciser les modifications successives et distinguer les parties restaurées.