Origine et histoire du Château les Bouysses
Le château des Bouysses, situé sur la commune de Mercuès dans le Lot, a été constitué dès le XIIIe siècle. En 1232, Raymond de Lard de Rassiels donna les terres des Bouysses aux religieuses cisterciennes de Leyme pour y fonder un prieuré. Pendant la guerre de Cent Ans, les religieuses furent expulsées par les Anglais, mais elles récupérèrent leurs terres en 1600 et développèrent le domaine, notamment en culture de la vigne. Au XVIIIe siècle, elles firent transformer la chapelle en chai. Devenu bien national à la Révolution, le domaine fut vendu en 1791 à François Agar, qui fit reconstruire la demeure sur les anciennes caves. En 1823 François Agar vendit le domaine à son cousin Jean-Michel Agar, comte de Mosbourg, qui fit reconstruire ou aménager la majeure partie des bâtiments visibles aujourd'hui et y apporta des éléments d'inspiration italienne, comme l'escalier à double volée et le perron ; il fit également construire l'orangerie et des écuries. L'héritage passa ensuite aux vicomtes de Rougé à la fin du XIXe siècle, puis la propriété fut acquise par la famille Marre en 1933. En 1963, le docteur Pierre Marre entreprit une transformation agricole avec la plantation de noyers et la création d'un vignoble de 24 hectares, dont la plantation débuta en 1973 ; après son décès en 1993, ses enfants relancèrent un projet de restauration qui se concrétisa par des travaux de maçonnerie et de toiture entre 1996 et 1998, des réhabilitations intérieures en 1998-1999 et la remise en état des dépendances jusqu'en 2004. Une partie du château — les caves et l'escalier extérieur — fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 5 septembre 1989.
Architecturalement, le château présente un corps principal flanqué d'une aile en équerre et, derrière celle-ci, un bâtiment de services ouvrant sur la cour. La façade nord s'ouvre sur la vallée du Lot et comprend une terrasse abritée par l'aile ouest ; la façade principale est animée par un escalier à double volée convergente prenant appui sur une première volée droite. Les caves, voûtées en plein cintre, constituent le seul vestige certain de l'ancien prieuré cistercien. Plusieurs éléments architecturaux conservés dans la cave du corps central — parements en brique ou en pierre appareillée et vestiges de pilastres à colonnes engagées — sont attribuables au XIIIe siècle. Le corps de logis sud, renforcé par des contreforts en brique, pourrait également remonter à l'époque médiévale, tandis que l'élévation orientale résulte au moins en partie d'une reconstruction attribuable au XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle, comme le suggèrent ses maçonneries de moellons bruts, le style des baies et l'adjonction d'un pavillon à soubassement taluté. L'édifice a enfin été remanié au cours de la première moitié du XIXe siècle et un jardin, aménagé entre 1815 et 1830, est aujourd'hui disparu mais son plan est conservé sur place.
Le vignoble actuel, implanté à partir de 1973, couvre 24 hectares répartis en 19 hectares d'Auxerrois, 3 hectares de Tannât et 2 hectares de Merlot, la composition générale étant d'environ 70 % d'Auxerrois, 15 % de Tannât et 15 % de Merlot.