Origine et histoire 
Le château de Selles-sur-Cher, situé dans la commune éponyme du Loir-et-Cher, est une propriété privée inscrite puis classée au titre des monuments historiques. Un premier donjon sur motte, élevé à la fin du Xe siècle pour Thibaud Ier de Blois dit le Tricheur, est attesté ; des destructions successives sont signalées, notamment par Richard Cœur de Lion en 1194, qui laissa la tour principale, et une destruction rapportée en 1813. En 1212, Robert de Courtenay fit édifier un nouveau château flanqué de trois tours d’angle ; de cette phase médiévale subsistent la tour dite du Coq, le châtelet et la motte trapézoïdale. À partir de la fin du XIIIe siècle, la seigneurie passa dans la famille de Chalon, qui la conserva pendant plusieurs siècles, puis dans les lignées des Husson-Tonnerre et des Clermont-Tonnerre. Dans la seconde moitié du XVIe siècle, les pavillons nord et sud ainsi que des communs furent construits, vraisemblablement pour la famille de La Trémoille. Le château fut profondément remanié au début du XVIIe siècle : les pavillons nord et sud, le portail principal et la décoration intérieure du châtelet furent achevés vers 1612 pour Philippe de Béthune, qui acquit la seigneurie en 1604 et fit élever la baronnie en comté. Une galerie ouest disparut avant 1838. Au cours des siècles suivants, la propriété changea plusieurs fois de mains ; elle fit l’objet de rénovations importantes sous la direction d’Armand‑Louis‑Jean de Jehannot, marquis de Bartillat, puis de travaux de restauration entrepris à partir de 1880 par la famille du Moulinet d’Hardemare. Une restauration notable fut conduite en 1913 par l’architecte Pierre Chauvallon. Au début du XXIe siècle, le château connut de nouveaux projets immobiliers et plusieurs ventes : une SCI l’acquit en 2002 sans concrétiser un projet d’hôtel, il fut acheté en 2012 par Michel Guyot et Noémi Brunet puis revendu la même année à Nicolas Mazzesi et Katherine Wu, qui envisagèrent une cave. Le site accueille aujourd’hui des manifestations culturelles et festives, des tournages et des événements divers, et propose notamment une visite en réalité virtuelle. Architectoniquement, deux ensembles sont lisibles : la partie médiévale occidentale du XIIIe siècle, avec son châtelet et ses tours, et une partie remaniée au début du XVIIe siècle. Le château s’organise autour d’une avant-cour bordée de douves ; la tour du Coq se situe dans l’ancienne basse-cour, le pavillon carré occupe le centre et deux pavillons d’extrémité sont reliés par un mur-écran dans lequel s’ouvre la porte d’entrée ornée des armes de Philippe de Béthune. Les principaux matériaux employés sont le calcaire régional et la brique. Seul le pavillon dit de Philippe de Béthune est aujourd’hui ouvert au public ; ses salles, remeublées par les propriétaires récents, comprennent chambres, salle à manger, grande galerie avec boiseries et plafonds peints, ainsi qu’une grande cuisine voûtée en brique et stuc aménagée en 1913 et dotée d’une vaste cheminée à trois arcs. Le pavillon dit « doré », accessible par la porte dite Henri IV, regroupe les appartements historiques de Philippe de Béthune avec cabinet, chambre, chapelle et corridor ornés de caissons peints. Le parc comporte un cèdre du Liban d’environ trois cents ans, labellisé Arbre remarquable de France, et des documents cartographiques anciens, dont une planche attribuée à l’architecte suédois Carl Johan Cronstedt, ont été identifiés dans des collections.