Période
XIVe siècle, XVe siècle, 4e quart XVIe siècle, 1er quart XVIIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Ensemble des bâtiments des greniers ; ensemble du parc, y compris les fabriques qui y sont édifiées (cad. F 6p, 12 à 18) : classement par arrêté du 6 mai 1965 ; Chambre d'Henriette d'Entragues ; salon de réception ; grand salon ; bibliothèque ; salle à manger : inscription par arrêté du 6 mai 1965 ; Façades et toitures du château ; façades et toitures de la maison dite de Chateaubriand ; chapelle ; conciergerie ; colombier ; douves et terrasse (cad. AI 67, 74, 72) : classement par arrêté du 26 juillet 1988 ; Glacière (cad. AI 72) : inscription par arrêté du 26 juillet 1988
Origine et histoire
Le château de Malesherbes trouve ses origines au bas Moyen Âge : l'édifice primitif, construit aux XIVe-XVe siècles, a laissé trois tours pourvues de leurs hourds, entre lesquelles se déploient deux ailes perpendiculaires. Jusqu'au début du XIXe siècle, quatre ailes et quatre tours fermaient encore une cour centrale, selon la disposition du château-fort d'origine. Le corps de logis principal, élevé entre 1720 et 1724 par Pierre de Vigny, s'inscrit dans la rigueur classique du début du XVIIIe siècle ; certains décors intérieurs sont dus à Robert de Cotte. L'aile en retour a été surélevée et ses façades traitées pour s'harmoniser avec le nouveau corps de logis. Les dépendances entourent l'ancienne basse-cour et communiquent avec le château par un pont-levis encadré de deux tourelles. Elles comprennent de grands greniers ou granges à champarts d'origine médiévale, remaniés aux XVIe et XVIIIe siècles (porche, bulbe de la tour d'escalier), la conciergerie ou maison du receveur dont la façade sur le parc fut refaite en 1722, une chapelle castrale du XVe siècle à laquelle fut ajouté un vaisseau au début du XVIIe siècle, un colombier remanié au début du XVIIIe siècle, une glacière mentionnée en 1723 et la maison dite « de Chateaubriand », construite en 1776 et qui aurait hébergé l'écrivain. Le parc, l'un des plus importants arboretums de la région datant de la fin du XVIIIe siècle, rassemble des essences indigènes et exotiques plantées et expérimentées par Malesherbes. Un premier château, le châtel de Bois-Malesherbes, est attesté lors de son achat en 1398 par Jean de Montagu ; la seigneurie passa ensuite aux familles de Graville puis aux Balzac d'Entragues par alliance. Catherine Henriette de Balzac d'Entragues, qui fut la maîtresse d'Henri IV, obtint au château une promesse de mariage écrite du roi le 1er octobre 1599, promesse qui ne fut pas tenue ; trompée, elle participa avec son père à un complot qui entraîna l'arrestation et la condamnation de son père, finalement commuée en assignation à résidence à Malesherbes. En 1718, le domaine, alors en grand délabrement, fut vendu à Guillaume de Lamoignon de Blancmesnil, qui confia à Pierre de Vigny l'aménagement des fossés et la construction de la façade classique tout en conservant les tours d'angle. Son fils, Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, exilé au château sous le ministère de Maupeou, y consacra sa passion pour l'arboriculture ; son renom pour les plantations fut souligné par des contemporains étrangers. Pendant la Révolution, le château fit l'objet d'une perquisition en décembre 1793 et des membres de la famille furent conduits à Paris et exécutés. Le domaine revint ensuite, par héritage, à des descendants apparentés à Chateaubriand et connut une vie animée sous la Restauration. Après plusieurs transmissions familiales, le château fut exploité par une chaîne hôtelière à la fin des années 1990 jusqu'en 2007 ; il appartient depuis à un particulier.
