Origine et histoire
Le château Morange, situé boulevard Doret à Saint-Denis de La Réunion, est un édifice représentatif de l’architecture officielle du milieu du XIXe siècle. Durant la première décennie du règne de Napoléon III, la ville se dota de bâtiments publics et de demeures remarquables, parmi lesquels ce château constitue une réalisation majeure. Les plans furent confiés à Victor Frappier de Montbenoît ; la construction, entreprise à l’initiative de Prosper Morange par l’entrepreneur F. Chatel, s’achève en 1861. Établi sur un terrain d’environ sept hectares, il est décrit dans un acte de 1924 comme une grande maison en pierres, couverte en métal, dotée d’une cour intérieure et de galeries circulaires, connue sous le nom de « Château ». Au sud, le domaine comprend des dépendances : deux corps de bâtiments en pierres couverts en tuiles comportant chacun deux pièces, une longue longère en bois couverte en tuiles et deux écuries en pierres. Après l’effondrement de l’économie sucrière à partir des années 1860, le château a servi de prison pour des exilés, parmi lesquels le raïs marocain Abdelkrim al-Khattabi entre 1926 et 1929. Il accueille aujourd’hui une Maison des Jeunes et de la Culture disposant d’une salle de spectacle de 110 places. Le château, son patio, son parc, ses dépendances et ses clôtures sont inscrits dans leur intégralité au titre des Monuments historiques depuis le 13 décembre 2010. Sur le plan architectural, le bâtiment principal se compose de plusieurs corps de logis articulés autour d’un portique à colonnade formant varangue antérieure et d’un escalier de distribution extérieur. Les maçonneries associent lave, moellon et brique, enduit, et la couverture est métallique. Le château Morange s’inscrit dans la même veine néo-classique que d’autres demeures d’époque à Saint-Denis.