Château à Guémené-sur-Scorff dans le Morbihan

Château

  • 56160 Guémené-sur-Scorff
Château
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Crédit photo : Lanzonnet - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

La porte du XVe siècle (cad. AB 841) : inscription par arrêté du 24 avril 1925 - Les anciennes étuves du château dites « les Bains de la Reine » (cad. AB 478) : inscription par arrêté du 19 janvier 2016

Origine et histoire

Le château de Guémené-sur-Scorff, situé au cœur du bourg délimité par les rues des Frères-Trebuil, Condé, Saint-Roch et Joseph-Le-Calvé, est un ancien château fort principalement du XVe siècle élevé sur l'emplacement d'un édifice du XIe siècle. Un premier château fut construit au XIe siècle pour la famille Guegant, puis remplacé au siècle suivant par une forteresse de la maison de Rohan. Pendant la guerre de Succession de Bretagne, il fut pris par les troupes de Charles de Blois en juillet 1342, puis par les Anglais en décembre ; ces derniers le quittèrent et le donnèrent à Jeanne de Rostrenen en 1369, qui le céda en 1371 au duc Jean IV, lequel le rendit à Jeanne de Beaumer. Jean Ier de Rohan le racheta en 1377. En 1380 furent construites les étuves, dites « bains de la reine », pour Jeanne de Navarre. Louis II de Rohan-Guémené rasa l'ancien édifice et fit ériger un nouveau château entre 1474 et 1486. En 1522, Louis IV le démilitarisa pour l'aménager en palais ; la terre de Guémené fut érigée en principauté en septembre 1570 par Charles IX au profit de Louis VI. Pendant les guerres de la Ligue, le château fut pris par le duc de Mercœur en 1589, repris le 28 janvier 1590 par les troupes royales, puis occupé de nouveau par les troupes espagnoles après des tentatives en avril 1591 et janvier 1592. À la fin des années 1620, Louis XIII ordonna le démantèlement du château. Une restauration partielle des éléments non ruinés fut entreprise à la fin du XVIIIe siècle. Confisqué lors de la Révolution, il servit de prison militaire, puis, au début du XIXe siècle, d'hôpital pour invalides et de caserne. Le château passa au banquier Declerq en 1814, puis à la famille Juttard-Lannivon en 1843 ; la mairie s'installa dans la cour en 1860. Laissé en grande partie en ruines, il fut démoli en 1926. Les étuves furent vendues en 1929 à un antiquaire de Vitré, qui les démonta et les emporta ; la mairie en demanda la restitution en 1999, effective en 2003, et elles furent entièrement remontées en 2008 dans un ancien garage devenu espace muséal. Du château médiéval subsistent quelques pans des remparts septentrionaux, la porte occidentale et les étuves. Le château du XVe siècle se composait de plusieurs remparts — épais de 2,5 à 3 m, hauts de 15 m et longs de 300 m — interrompus par huit tours, dont un donjon. La « porte des Rohan », porte d'accès occidentale, présente une ouverture en arc surmontée d'une accolade et de mâchicoulis ; elle a été inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 24 avril 1925. Les anciennes étuves, appelées « Bains de la Reine », fonctionnent comme d'anciens thermes romains desservis par un hypocauste ; elles comprennent une salle d'étuve gothique d'environ 2,25 × 1,8 × 2,5 m ornée de sculptures représentant Jean Ier de Rohan, Jeanne de Navarre, un lion et un diablotin, ainsi que la salle de chauffe aujourd'hui disparue. Parmi les vestiges visibles aujourd'hui se signalent notamment les remparts nord et sud, la porte des Rohan et les bains de la Reine.

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