Origine et histoire du Château-Neuf de Bayonne
Au début du XIIe siècle, Bayonne connut un essor économique et démographique qui entraîna l'urbanisation des basses terres de la rive gauche de la Nive et de l'Adour. Après la reprise de la ville par les Français en 1451, on décida d'améliorer les défenses en construisant le Château-Neuf, adossé à l'enceinte anglaise du début du XIVe siècle. L'ouvrage devait répondre aux menaces espagnoles ou anglaises et prévenir toute révolte urbaine, à l'instar de celle des Bordelais en 1453. Dès 1462 s'élevaient deux tours rondes faisant face au bourg neuf. Aux XVIe siècle, les rivalités entre la France et la maison d'Autriche et les guerres de Religion conduisirent à transformer les fortifications pour tenir compte du progrès de l'artillerie ; le rempart de François Ier fut élevé en avant de la muraille gallo-romaine et, en 1520, le Château-Neuf fut renforcé. Durant la guerre de Hollande, Colbert fit consolider les défenses, puis en 1680 Vauban intervint à Bayonne : il accroît la capacité de casernement du Château-Neuf, fait murer les fenêtres basses et aménage un fossé autour de l'ensemble. Le site conserva une fonction de casernement jusqu'à sa désaffection par l'armée dans les années 1980.
Le Château-Neuf forme un ensemble défensif quadrangulaire. Au sud-ouest se dresse une tour ronde datant des années 1460, flanquée de deux courtines attenantes. Au sud-est se trouve une tour carrée dite « tour Mocoron », vestige de l'enceinte urbaine anglaise, tandis qu'au nord-est, à l'extrémité d'une courtine crénelée surhaussée ultérieurement, s'élève le portail de Mocoron : cette ancienne porte de ville du XIVe siècle comprend deux tours polygonales encadrant une porte surmontée d'un arc brisé et fut englobée dans le Château-Neuf dès la seconde moitié du XVe siècle. Au nord subsiste la courtine anglaise et une tour en quart de cercle qui servit de cachot. Au sud de la tour carrée nord-ouest s'élève une tour oblongue construite vers 1462, à laquelle est accolée au nord une tourelle d'escalier ; une courtine du XVe siècle relie cette tour oblongue à la tour ronde du côté sud. Enfin, des bâtiments de casernement du XIXe siècle sont adossés à ces vestiges médiévaux.
