Origine et histoire
Le château du Meux est situé dans la commune du Meux, dans l'Oise, en France. Il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 17 mai 1977.
Le château visible aujourd'hui n'est pas le premier édifice du site : un château féodal semble avoir été construit au XIIe siècle sur les collines de La Bruyère et, selon certaines affirmations, aurait été détruit au XVe siècle sur ordre de Charles VII après avoir été conquis par les Anglais et les Bourguignons. Jean de Rouville, seigneur du Meux, entreprit la construction du nouveau château, achevée en 1637 par son fils ; parmi les architectes évoqués figurent François Mansart et Sébastien Bruand.
Les propriétaires se sont succédé au fil des siècles, notamment Louis Marie de Rouville (à partir de 1708), le comte de la Mothe-Haudancourt (1720), Jacques-François de Maleissye (1738), C.-F. Laurès (1747), M. Viat (1791), Sophie Viat (1804) et ses filles (1830), Jeanne-Valérie Poulain de la Bigne (1875), Claire Desrotours Fanneau de la Touche (1890), la comtesse d'Evry (1908), Hector Sirot (1942) et Jacques Darmon, propriétaire depuis 1976.
Le bâtiment principal est un corps de logis unique long de 32 mètres, situé entre le parc et le jardin et orienté sensiblement nord-sud. Les façades, en briques et pierres, associent la pierre blanche, la brique rose et l'ardoise bleue, combinaison caractéristique de l'époque ; chaque façade comporte cinq fenêtres à chaque niveau, encadrées par des pierres appareillées. La couverture en ardoise repose sur une charpente remarquable dessinant un comble à surcroît.
Le vestibule central divise le rez-de-chaussée en deux parties : à gauche, des pièces de réception en enfilade ; à droite, la cuisine et les pièces du personnel desservies par un corridor. Ces pièces présentent une hauteur sous plafond de 4,60 mètres. L'escalier voûté, en briques et pierres, composé de deux volées droites de sens opposé reliées par des paliers rectangulaires, constitue l'élément architectural le plus remarquable ; l'escalier, ainsi que les façades et la toiture, figurent à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Le parc comprenait plusieurs dépendances dont l'essentiel subsiste aujourd'hui. La maison du jardinier, attestée dès 1747, était en ruine en 1976 et a été rasée. L'ancienne chapelle-orangerie, d'une superficie de 35 m², servait de chapelle particulière aux seigneurs du Meux ; une correspondance de C.-F. Laurès avec le cardinal Estienne René Potier demande en mai 1757 l'établissement de cette chapelle. Les communs datent vraisemblablement du XVIIIe siècle et ont été complétés par des bâtiments ajoutés au siècle suivant. La grange, haute de 8 mètres et longue de 25 mètres, couverte de tuiles, présente une forme qui semble dater de la seconde moitié du XIXe siècle, bien qu'une grange soit mentionnée dans des textes du XVIIe siècle.
Le parc, entièrement clos, s'étend sur près de 7 hectares. À l'origine il était dessiné à la française en parterres avec quatre avenues d'ormes et de chênes de part et d'autre, disposition mentionnée en 1791, et certains attribuent dès le début du XIXe siècle son dessin à Le Nôtre. Cette organisation a disparu il y a environ 150 ans et les arbres poussent désormais librement le long de la pelouse centrale. Sur la façade côté grande rue se trouve un jardin plus petit, aménagé à l'anglaise avec un cheminement ovale et des bosquets ; au centre de cette pelouse se dresse un tulipier de Virginie de plus de 30 mètres, probablement âgé de plus de 200 ans et cité parmi les plus beaux arbres de l'Oise.