Château à Mont-l'Évêque dans l'Oise

Château

  • 60300 Mont-l'Évêque
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Crédit photo : P.poschadel - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIIIe siècle, 2e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du château proprement dit, de l'aile XVIIIe siècle et de la chapelle ; bibliothèque du château (cad. F 287 à 289) : inscription par arrêté du 28 juin 1989

Origine et histoire

Le château de Mont-l'Évêque forme un ensemble de trois bâtiments — le château, la chapelle et le petit château — organisés autour d'une cour rectangulaire au cœur d'un vaste parc remarquable. La chapelle et le château comprennent des éléments du XVe siècle, mais l'ensemble a été profondément remanié au XIXe siècle et décoré dans le style troubadour. Le logis du XVIIIe siècle accueillait les services administratifs du diocèse. L'histoire du domaine est étroitement liée à celle de l'abbaye de la Victoire et aux évêques de Senlis, le site ayant été donné à l'évêque Guérin après la bataille de Bouvines et relevant des évêques jusqu'à la Révolution. Au début du XIXe siècle la propriété passe entre les mains de la famille de Pontalba (1806-1807) qui lui donne son aménagement présent. Le château a successivement servi de forteresse, de résidence épiscopale puis de demeure privée, et il a connu de nombreuses transformations du XIIIe au XIXe siècle. Les principaux travaux du XIXe siècle incluent des restaurations de décor néogothique troubadour, l'agrandissement vers le nord, l'édification d'une tour au sud‑ouest et l'achèvement des toitures et cheminées par les architectes Clément et Louis Parent, qui ont également aménagé des intérieurs inspirés du château d'Amboise. Le parc à l'anglaise, aménagé en grande partie au XIXe siècle par Louis‑Sulpice Varé et d'autres intervenants, comprend bois, clairières, marais partiellement asséchés et plusieurs cours d'eau dont la Nonette et la Sangle. Une déviation appelée "nouvelle rivière" ou "fossé de six pieds" alimente les fossés du château et l'étang devant lequel le château se reflète ; cependant ce miroir d'eau est à sec depuis août 2020 en raison d'une sécheresse et d'un manque de débit en amont. Le domaine abrite de nombreux arbres d'essences variées — chênes, marronniers, tilleuls, platanes, hêtres, saules pleureurs, peupliers, liquidambar et fruitiers — dont plusieurs sujets ont plus de deux siècles, et un écosystème riche et diversifié. Le château, de style troubadour, présente un corps principal flanqué de quatre tours cylindriques coiffées en poivrière et ornées de girouettes, des toitures en ardoise dessinant des motifs géométriques et des façades sculptées où chaque encadrement de fenêtre est distinct ; certaines fenêtres sont factices pour harmoniser la composition. La façade ouest, donnant sur la terrasse, porte la statue d'un croisé et une horloge dont le mouvement date de 1794, tandis que la tour sud‑est conserve des meurtrières et un contrefort triangulaire témoignant du passé militaire. Le perron et la terrasse dominent un fossé franchissable par un pont ; sur la terrasse se trouvent une dépendance, la chapelle et un tilleul bicentenaire, ainsi qu'une table de pierre déplacée dans les années 1990. L'intérieur a été profondément endommagé au XXe siècle : les deux derniers étages ont été entièrement refaits et ne conservent plus d'éléments historiques significatifs, tandis que le rez‑de‑chaussée garde des vestiges des anciennes cuisines médiévales. Au niveau de la terrasse, le premier étage comprend des pièces bien conservées, parmi lesquelles la grande salle à manger, aménagée dans les années 1890 par Clément Parent dans le style Henri II avec une cheminée monumentale ornée d'un bas‑relief reprenant le linteau de la chapelle d'Amboise, et une bibliothèque en tour classée pour son décor néogothique primitif en plâtre peint contenant principalement des ouvrages du XIXe siècle. L'ensemble est desservi par des escaliers de service reliant les cuisines et les logis du personnel, et par un escalier d'honneur en pierre inspiré de la Renaissance, construit à la fin du XIXe siècle. Parmi les dépendances figurent la chapelle, le petit château, l'orangerie, l'entrée des caves, le lavoir hexagonal et d'anciens moulins dont plusieurs ont disparu ; le parc comprend également un verger et diverses maisons de gardiens. Le petit château, situé sur la terrasse entre la chapelle et le château, fut construit aux XVIIe–XVIIIe siècles pour les services diocésains, puis utilisé au XIXe siècle pour loger des invités ; il est aujourd'hui habité. Les grandes écuries, édifiées pour Célestin de Pontalba, pouvaient abriter une centaine de chevaux et comportaient une citerne alimentée par un moulin qui fournissait l'eau ; elles sont associées à une allée elliptique d'entraînement encore visible en forêt communale. L'orangerie, désormais désaffectée, se compose d'un corps central encadré de serres chauffées et de deux maisons symétriques dont l'une logeait le régisseur ; le lavoir, indépendant du village, est situé dans les marais près d'une source ; la glacière, dissimulée par la végétation, est un puits souterrain destiné au stockage de la glace. La chapelle actuelle, rebâtie au XIXe siècle, a été conçue pour recevoir des pierres provenant de l'église des Grands‑Carmes de Metz et se distingue par une pierre jaune contrastant avec la pierre locale ; ces éléments lorrains du XVe siècle constituent l'un des derniers témoignages de l'édifice de Metz. Certaines des pierres sauvées par Alexandre Lenoir au début du XIXe siècle transiteront par Malmaison avant d'être partiellement dispersées et une partie d'entre elles arrivera à Mont‑l'Évêque, où elles furent intégrées à la chapelle ; le projet initial d'un portail de la Vierge et d'une tribune n'a pas été réalisé. Le domaine a été relativement épargné par les deux guerres mondiales, bien qu'il ait servi ponctuellement de cantonnement et que des ouvrages de la ligne Chauvineau aient été aménagés dans le parc en 1939 ; il a en revanche subi pillages et abandons après le décès d'Alfred de Pontalba, provoquant d'importants dommages dans les années suivantes. D'importants travaux de restauration menés dans les années 1990 ont permis de refaire une grande partie de la couverture, de remettre en état les étages supérieurs et de moderniser le château, permettant à la famille de revenir y habiter en 2000, mais des désordres structurels persistent, notamment des fissures, fuites et chutes de pierres. La tour sud‑ouest, ajoutée au XIXe siècle, présente des fondations insuffisantes et un enfoncement à l'origine de fissures et de désordres affectant l'ensemble, et la couverture de la tour nord‑est n'a pas encore été refaite ; la pierre tendre de certains décors présente une érosion notable. La chapelle, conçue au XIXe siècle pour accueillir des éléments décoratifs, souffre d'une exposition des pierres aux intempéries et d'un défaut de contrefort sur la façade côté terrasse ; des étais posés en 2016 ont permis de stabiliser provisoirement la façade ouest grâce à l'intervention d'associations et à une campagne de financement participatif, mais le bâtiment reste fragile. Le domaine est une propriété privée : la terrasse et une partie du parc sont ouvertes au public gratuitement toute l'année dans les limites indiquées à l'entrée, tandis que l'accès aux bâtiments est interdit pour des raisons de vie privée et de sécurité ; l'intérieur, habité, n'est visitable qu'occasionnellement, accompagné d'un guide ou du propriétaire.

Liens externes