Origine et histoire
Le château de Courménil, situé dans l'Orne à 400 m à l'est de l'église Notre‑Dame de Courménil (commune déléguée de Gouffern en Auge), illustre les grands domaines de la fin du XVIIIe siècle en Normandie. Un château fort existait déjà en 1422 ; il fut confisqué cette année-là au profit de Guillaume Lenfant. En 1482, l'édifice fut vendu au neveu de Lenfant, Jean Bernart, qui l'agrandit et y fit adosser une chapelle à une tour de défense, constructions aujourd'hui disparues. Le château actuel a été reconstruit entre 1780 et 1785 sur l'emplacement de l'ancienne gentilhommière pour Louis Eustache Bernart et achevé par son fils Eustache Louis Bernart. Des transformations ont eu lieu aux XIXe et XXe siècles, notamment l'ajout d'une tour rectangulaire utilisée comme lavoir, d'un pont de pierre à l'arrière et d'une passerelle en fer. En 1930, l'entrée de la cour d'honneur, à l'origine à l'angle ouest, a été déplacée au centre et dotée d'une grille inspirée de celle du Trianon. Le plan se compose d'un corps de logis principal flanqué à l'est et à l'ouest de deux pavillons carrés ; la façade sud présente un avant‑corps légèrement saillant surmonté d'un fronton triangulaire. À l'intérieur, le hall est occupé par un escalier en bois composé d'une volée centrale et de deux volées divergentes ; sa rampe en fer forgé a été réalisée en 1783 par Jean et Michel Hacault. Le grand salon conserve des lambris et des trumeaux en grisaille représentant des jeux d'enfants. Les communs, construits en briques, présentent des arches délimitant les travées. La cour d'honneur, les douves avec leurs murs et leur pont, l'étang, le château — façades et toitures —, la cage d'escalier avec l'escalier et sa rampe en fer forgé, le grand salon avec l'ensemble de son décor, ainsi que les façades et toitures des communs et du colombier ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 26 août 1991.