Origine et histoire
Le château de La Ventrouze est un ancien château fort du XVe siècle, situé sur la commune de La Ventrouze, dans le Perche (Orne, Normandie). Propriété privée qui ne se visite pas, l'édifice ne conserve que des vestiges de son état féodal. Il était autrefois entouré d'une enceinte fortifiée et de larges douves en eau, dont une partie a été comblée. Deux tours rondes défendaient l'accès d'un pont-levis aujourd'hui disparu et remplacé par un pont en pierre ; ces tours se prolongent par deux petits bâtiments de dépendance. Les murs, édifiés au XVe siècle, étaient à l'origine recouverts d'un enduit et ont été construits en blocs de silex brut et de grison. Le logis principal est scindé en trois parties à hauts pignons : la partie centrale a conservé son volume d'origine, tandis que les ailes attenantes ont été abaissées et tronquées. Les constructions associent la brique et le calcaire pour les entourages de fenêtres : le rez-de-chaussée est en brique rose et l'étage présente des briques ocres et brunes disposées en losange parmi les briques roses, formant un damier. Le logis seigneurial était établi le long de la douve ; quatre cheminées subsistent, deux au rez-de-chaussée et deux à l'étage. Le puits atteint 18 mètres de profondeur pour un diamètre de 1,80 mètre ; il correspond au type de puisage dit « à double seau », connu dans la région depuis le XVIIe siècle. Des sondages archéologiques ont mis au jour des traces de fondations autour du puits, suggérant qu'il était couvert par un petit bâtiment destiné à préserver la qualité de l'eau. La première mention du fief date de 1260 ; la seigneurie a appartenu successivement aux comtes du Perche, puis, par alliances, à la maison de Château-Gontier, aux ducs de Bretagne, aux Bourbon-Vendôme, à la famille Auvé (XIVe–XVIIe siècles), à Claude de Gruel, puis à la famille de Sérent, parmi lesquels Armand‑Louis de Sérent (1736‑1822) et Armand‑Sigismond de Sérent (1762‑1796) sont cités. Vendue comme bien national en 1792, la propriété devint pendant longtemps une exploitation agricole. Les propriétaires actuels, M. et Mme André Escaro, ont entrepris depuis les années 1980 des travaux de restauration confiés à l'architecte Lucyna Gautier, qui a aménagé le premier étage, restitué les lucarnes du XVe siècle de la façade est et restauré une fenêtre à croisée. Les façades et toitures de la maison seigneuriale et des communs avec les deux tours d'entrée, les quatre cheminées et les douves, y compris la partie comblée, sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 5 décembre 1979.
