Origine et histoire du Château-Rocher
Château-Rocher, dit château fort de Blot-le-Rocher, est une forteresse médiévale en ruines située à Saint-Rémy-de-Blot, sur une falaise dominant la Sioule à 438 m d'altitude, dans le Puy-de-Dôme (Auvergne-Rhône-Alpes). Le site contrôlait la vallée de la Sioule et le passage du pont de Menat. Une motte castrale y existait dès le IXe siècle et la première forteresse a été édifiée à la fin du XIe siècle. Les travaux d'édification et d'agrandissement se sont poursuivis du XIIIe au XVe siècle, après la conquête de l'Auvergne par Philippe Auguste sur Guy II d'Auvergne. La terre de Blot fut donnée en apanage par Archambaud IV à son fils Pierre de Bourbon, dit Pierre de Blot, mentionné en 1169 ; un autre Pierre de Blot lui succéda en 1218 et créa la branche de Blot. Entre 1300 et 1350, cette branche se fondit dans la famille de Chauvigny par le mariage de Catherine de Blot, héritière de Gauvain de Blot, et de Guillemin de Chauvigny. En 1328, Jean de Chauvigny de Blot participa à des réclamations des nobles du Bourbonnais contre le clergé. Pendant la guerre de Cent Ans, le château était à la limite des possessions anglaises et fut pris et pillé en 1365 par Bertucat d'Albret, routier au service d'Édouard III ; la veuve de Jean de Chauvigny de Blot, Marguerite de Saligny, demanda alors l'aide du duc de Berry pour le reprendre. Des travaux d'amélioration eurent encore lieu à la fin du XVe siècle, mais au XVIe siècle Pierre de Chauvigny de Blot fit construire un autre château, plus accessible, près de Blot-l'Église, entraînant le déclin progressif de Château-Rocher. Les Chauvigny de Blot restèrent seigneurs jusqu'à la seconde moitié du XVIIIe siècle, quand Gilbert de Chauvigny de Blot vendit les terres de Blot-le-Rocher et Blot-l'Église à son neveu Hugues de Champs. La dernière propriétaire mentionnée, Marie Adélaïde Delpoux de Nafines, obtint le classement du château au titre des monuments historiques par arrêté du 20 janvier 1913. L'accès au château s'effectuait autrefois en trois étapes : une première porte dans la basse-cour, puis l'ascension vers une porte percée dans l'enceinte extérieure franchie au moyen d'un pont mobile reposant sur une pile, enfin la barbacane et la porte principale avec son pont-levis ; le dispositif était complété par plusieurs tours, dont trois tours principales flanquaient les fronts Est et Nord et une seconde enceinte protégeait les tours Est. Aujourd'hui en ruines, le site a fait l'objet de travaux de consolidation entrepris depuis 1964 par l'Association Château-Rocher. L'accès est gratuit toute l'année ; l'association propose des visites guidées en juillet et août, ainsi que des visites aux flambeaux. Des tuyaux en terre cuite découverts sur place ont probablement servi à alimenter une citerne.