Origine et histoire du Château Saint-Etienne
Le château Saint-Étienne est un ancien château fort médiéval qui domine la ville d'Aurillac, dans le Cantal. À l'origine, au IXe siècle, un premier castrum de bois s'élevait sur un tertre au‑dessus de la vallée, accompagné d'une petite agglomération et d'une église Saint‑Clément. En 894, l'abbaye Saint‑Pierre fut fondée par le fils et alors unique occupant du château, qui légua sa demeure et une partie de ses possessions aux moines; c'est autour de cette abbaye que la ville d'Aurillac se développa. Transformé en résidence abbatiale, le château connut plusieurs remaniements et reconstructions au gré des dévastations et révoltes qu'il subit. Après les destructions de 1569 par les Huguenots, l'abbé de Noailles fit entreprendre une reconstruction selon un nouveau plan qui conserva le donjon et son chemin de ronde à mâchicoulis; les tours rondes furent coiffées en poivrière et le donjon fut réduit de douze mètres. Durant la Révolution, le château fut vendu comme bien national et connut diverses vicissitudes de propriété avant de revenir à l'évêché en 1845. En 1847, la commune d'Aurillac, à l'initiative du maire Louis‑Furcy Grognier, acheta l'ensemble pour y installer une école normale d'instituteurs confiée aux Frères des Écoles chrétiennes; cette école occupa le site jusqu'en 1940. Un incendie ravagea le corps de logis en 1868; la reconstruction qui suivit, conduite par l'architecte Lisch, a donné au château l'aspect qu'on lui reconnaît aujourd'hui, s'inspirant du Palais des papes d'Avignon.
Bâti sur une butte à 685 mètres d'altitude, le monument domine la ville; du castrum primitif ne subsiste qu'une tour carrée massive. L'appareillage de la tour révèle trois phases de construction visibles dans ses niveaux : une base attribuée au IXe siècle, des élévations du XIIe siècle puis des réaménagements du XIVe siècle; l'arase supérieure date du XIXe siècle et une terrasse remplace l'ancienne toiture en pavillon du XVIIIe siècle. De plan carré, la tour s'élevait autrefois à plus de trente mètres avant son arasement en 1747; l'accès se faisait par une porte située à sept mètres au‑dessus du sol, et le château abritait autrefois d'autres tours bâties sur ce même modèle. Le corps de logis reconstruit, qui donne sur l'esplanade sous la forme d'un bâtiment allongé évoquant une caserne, accueille aujourd'hui des équipements culturels et scientifiques.
Le château abrite le Muséum des Volcans, la Maison des Volcans et le Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement (CPIE) de la Haute‑Auvergne, avec des activités de recherche et un laboratoire universitaire. Les collections scientifiques, dont celles de Jean‑Baptiste Rames transférées en 1991, ont été réaménagées en 1997 pour former un muséum consacré aux sciences de la Terre, à l'environnement et à l'écologie; la visite s'organise autour de salles thématiques qui présentent le fonctionnement de la Terre, l'histoire géologique du Cantal, les phénomènes volcaniques et l'évolution du paysage et de la biodiversité du massif. Le muséum propose des expositions permanentes et temporaires, des films, des bornes interactives, une salle de projection et des collections naturalisées, et il accueille des publics variés — scolaires, familles et chercheurs — pour des stages et des animations. Dans le cadre d'un projet de regroupement avec le Musée d'art et d'archéologie d'Aurillac, le muséum des Volcans est temporairement fermé au public du 11 septembre 2023 à juin 2024; durant cette période, il propose des activités ponctuelles en dehors de ses locaux.
