Origine et histoire du Château Saint-Roch
Le château Saint-Roch, situé sur la commune de Le Pin dans le Tarn-et-Garonne, s'élève sur une terrasse à flanc de colline à six kilomètres au sud‑ouest de Saint‑Nicolas‑de‑la‑Grave. L'édifice, bâti entre 1860 et 1870 pour le collectionneur Georges de Monbrison, présente deux ailes en équerre et un grand porche en plein cintre ouvrant sur une arrière‑cour bordée de remises. Conçu par l'architecte Théodore Olivier, qui a notamment collaboré avec Viollet‑le‑Duc à Moissac, le château et son décor forment un ensemble mêlant influences néo‑gothiques et motifs de la Renaissance française. Olivier avait entrepris un premier château entre 1857 et 1859 pour Edouard Conquéré de Monbrison ; Georges, héritier en 1864, dirigea lui‑même, dès 1865, l'agrandissement et l'embellissement en s'inspirant des demeures seigneuriales de Touraine, en particulier du château de Cangé. Plusieurs pièces furent richement décorées entre 1864 et 1869, avec plafonds et murs peints ; les dessins et le décor du grand salon sont dus au peintre Edmond Lechevallier‑Chevignard et ont été conservés. Le sculpteur Adrien Doriot réalisa la cheminée monumentale, Ernest Trilhe prit en charge les autres salles ainsi que l'escalier monumental, et les céramistes Genlis et Rudhardt exécutèrent le carrelage en faïence polychrome, inspiré des pavements du château d'Écouen. Les aménagements intérieurs se prolongèrent jusqu'en 1871 avec l'achèvement de la bibliothèque, et les communs furent construits vers 1880 ; leur ordonnance est ponctuée d'un pavillon à pans de bois, tandis qu'un pigeonnier domine l'ensemble. Le parc à l'anglaise fut conçu et réalisé par l'architecte paysagiste Édouard André en 1881‑1882. Georges de Monbrison meubla l'édifice dans le même esprit et rassembla une collection d'œuvres d'art éclectique, dont des portraits de personnalités des guerres de religion et du Grand Siècle constituent la pièce maîtresse. Le château Saint‑Roch est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 30 août 1993.
