Château à Vaux-le-Pénil en Seine-et-Marne

Château

  • 77000 Vaux-le-Pénil
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Crédit photo : User:Pruneau - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et toitures ; le parc : inscription par arrêté du 23 novembre 1946

Origine et histoire

Le château de Vaux-le-Pénil, inscrit à l'inventaire des monuments historiques le 23 novembre 1946, se situe à Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne), à 45 kilomètres au sud-est de Paris, à 20 kilomètres de Fontainebleau et surplombant Melun au bord de la Seine. Le site, occupé dès l'époque romaine par un temple dédié à Jupiter Penninus — d'où provient le nom de la commune — présente des fondations romaines et a livré des vestiges médiévaux. L'existence du domaine est attestée dès 1050 par un édit royal conservé à la Bibliothèque nationale, qui cite Peny comme seigneur du fief. Le château actuel est le quatrième édifice élevé sur ces mêmes fondations ; il a été reconstruit en 1766 par Michel Louis Fréteau de Saint Just. Pendant le haut et le bas Moyen Âge, les rois de France, séjournant à Melun, firent du site une citadelle tenue par les sieurs de Peny, qui y restèrent jusqu'au début du XVIe siècle. En 1544, par alliance, le fief passa à la maison du marquis Tristan de Rostaing, gouverneur de Melun, et vers 1560 le château féodal fut transformé en demeure de la Renaissance. En 1573 le roi Charles IX fut parrain de la princesse Charlotte de Rostaing ; en 1588 le château fut attaqué et endommagé par les soldats de la Ligue et Tristan de Rostaing dut se réfugier sur l'île de Melun pour résister aux assauts du duc de Guise. Le 16 avril 1590, Henri IV installa son quartier général dans la salle des Gardes pour le siège de Melun, et les destructions liées aux guerres entraînèrent la reconstruction d'un troisième château, de dimensions plus modestes. En 1728 Héracle Fréteau de Saint Just acquit le fief, et son fils Michel Louis fit démolir puis rebâtir le château en 1766 ; son descendant Emmanuel Marie Michel Philippe Fréteau de Saint Just fut député aux États généraux en 1789, présida l'Assemblée constituante et corédigea la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Emmanuel Fréteau fut arrêté dans les jardins du château le 4 mai 1794 et guillotiné le 26 prairial an II, soit le 14 juin 1794. La famille Fréteau de Peny conserva la propriété jusqu'à la fin du XIXe siècle. À la chute du Premier Empire, le tsar Alexandre Ier établit son quartier général au château et organisa un banquet dans le parc le 29 août 1815. Vers 1890 le banquier Michel Ephrussi acquit le domaine, l'agrandit et y fit installer des boiseries provenant de l'ancien hôtel particulier parisien de Samuel-Jacques Bernard, rue du Bac. Au début de la Première Guerre mondiale le maréchal John French y résida et le 5 septembre 1914 le général Joffre s'y rendit pour y rencontrer French et préparer la bataille de la Marne. Vers 1925 la princesse May de Faucigny-Lucinge fit réaménager sa salle de bain par l'architecte décorateur Louis Süe et le peintre André Mare. En 1940 le château fut occupé par les forces allemandes ; en 1944 débuta une restauration à laquelle participèrent Giorgio de Chirico et Salvador Dalí pour la décoration de certaines pièces dans le cadre d'un projet de musée du surréalisme. La princesse de Faucigny-Lucinge conserva la propriété jusqu'à sa mort en 1964, puis elle la transmit à sa fille, la princesse Amédée de Broglie. En 1973 Pierre Argilet y ouvrit un musée du surréalisme ; faute de visiteurs, il entreprit ensuite de prêter et de présenter ses collections à l'étranger, ce qui entraîna la fermeture du musée éphémère. Lors du dégagement des souterrains en 1976 furent mises au jour des salles des XIe et XIIe siècles reposant sur des fondations romaines, avec la découverte d'ossements et de monnaies. Le château fut ouvert au public pour la première fois en septembre 1977 et conserve une collection d'autographes et de documents retraçant mille ans d'histoire du lieu. Sur le plan architectural, les boiseries remarquables datent de la première moitié du XVIIIe siècle et furent installées après 1887, vraisemblablement lors des agrandissements réalisés en 1892 par la princesse de Faucigny-Lucinge ; elles proviennent de l'hôtel de Samuel-Jacques Bernard. Le château compte six salons du XVIIIe siècle et des salles d'apparat du XVIIe siècle représentant au total 150 m² ; d'autres salons ont des superficies variant de 80 à 340 m², et une suite de quatre pièces comprend une rotonde et un salon rectangulaire de 80 m² chacun ainsi que deux petits salons de 30 m². La salle des Gardes conserve la mémoire du séjour d'Henri IV, qui y installa son état-major et fit bombarder la citadelle de Melun depuis les pentes du parc. Des souterrains développent une surface d'environ 500 m². L'orangerie, située dans le parc, mesure 28 mètres de long sur 8,5 mètres de large avec une hauteur sous plafond de 9 mètres, offre une surface de 240 m², comporte sept grandes baies et quatre grands miroirs et sert aujourd'hui de lieu de réception. La chapelle, datée de l'an 1000 et située à une trentaine de mètres de l'orangerie, est utilisée ponctuellement pour des mariages. Le parc s'étend sur treize hectares, dont quatre hectares de pelouses ornées de statues, et est planté de marronniers centenaires et d'autres essences ; en 1892 Henri et Achille Duchêne en assurèrent l'aménagement pour le compte de Michel Ephrussi. Le parc historique est aujourd'hui partagé entre le parc du château, une résidence privée nommée « la résidence du Château » et le parc Faucigny-Lucinge, propriété de la ville de Melun mais situé sur la commune de Vaux-le-Pénil ; ce parc public de 10,6 hectares, accessible par la promenade de Vaux à Melun, abrite un séquoia de trois mètres de circonférence, des orchidées sauvages et un cèdre centenaire. Le domaine a connu plusieurs propriétaires au fil des siècles, parmi lesquels les sieurs de Peny (1050–1530), la maison de Tristan de Rostaing à partir de 1544, la famille Fréteau de Saint Just à partir de 1728, Michel Ephrussi et sa fille May de Faucigny-Lucinge aux XIXe et XXe siècles, et la SCI Chavaux comme propriétaire actuel. Le château a servi de décor à plusieurs films, notamment La Folle journée ou le mariage de Figaro (1989) et Aurore (2006), et il est mentionné dans l'ouvrage La Chute des géants de Ken Follett.

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