Origine et histoire
Le château de Commequiers, aujourd'hui en ruines, se dresse sur la commune de Commequiers, canton de Saint-Hilaire-de-Riez, en Vendée ; il est mentionné dès le XIe siècle. Le plus ancien seigneur connu est Urvoidus, vassal probable des vicomtes de Thouars, désigné comme baron de Commequiers en 1099 ; la baronnie dominait plusieurs paroisses et comprenait cinq châtellenies, dont La Vérie. L'emplacement de l'enceinte primitive reste inconnu, mais l'historien Jean‑Luc Sarrazin n'écarte pas une construction au XIe siècle sous l'égide du vicomte de Thouars. Aux XIIe–XIVe siècles la seigneurie passa successivement aux maisons de Montaigu et de Belleville, puis, vraisemblablement à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle, fut acquise par les seigneurs de La Forest‑sur‑Sèvre. Par mariage et héritage, Commequiers revint plus tard aux Jousseaume, puis, au milieu du XVe siècle, à Louis de Beaumont par son union avec Jeanne Jousseaume. Louis de Beaumont fit entreprendre une importante reconstruction qui a laissé les ruines visibles aujourd'hui : l'ouvrage, bâti en pierres blanches de Sallertaine dans la seconde moitié du XVe siècle et au début du XVIe, prend la forme d'une motte cerclée d'une enceinte octogonale munie de tours rondes aux angles et entourée d'une large étendue d'eau. Vers 1478 la seigneurie passa à la famille du Bellay, qui la conserva jusqu'en 1627, date à laquelle Martin du Bellay vendit Commequiers à Philippe de La Trémoille. À la suite du combat de Riez, en 1628, le château fut démantelé sur ordre du cardinal de Richelieu, comme d'autres fortifications de la région. Les domaines furent ensuite transmis par mariage à la maison de Montmorency‑Luxembourg ; la seigneurie fut vendue vers 1780 — ou peut‑être dès 1769 — aux demoiselles Grou, puis revint à Jean‑Charles Le Roux de Ridellières, dernier seigneur avant la Révolution. Le château a été inscrit au titre des monuments historiques le 10 juin 1926 ; un arrêté du 13 avril 2023 porte au classement le donjon annulaire et son terrain d'assise, remplaçant l'inscription antérieure. Chaque année, l'association des Amis du Vieux Château de Commequiers organise les « Médiévales », une fête de deux jours le premier week‑end d'août rassemblant environ 500 figurants en costumes d'époque et proposant campement, marché médiéval, joutes équestres et compétitions de tir à l'arc, combats, spectacles diurnes et nocturnes, animations pour enfants, théâtre, marionnettes, défilés et repas festifs.
Un premier château à motte fut édifié vers le XIe siècle ; cette motte, en partie arasée, se trouvait au sud‑ouest de la forteresse actuelle. Le bâtiment conservé correspond à la haute‑cour ou au donjon, de plan octogonal irrégulier, construit à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe et implanté vraisemblablement sur l'ancienne motte. L'ensemble comportait huit tours circulaires d'angle reliées par des courtines et entourées d'une vaste basse‑cour séparée par des fossés et des palissades. Chaque tour, adaptée à l'usage des armes à feu, était munie de trois ouvertures canonnières au rez‑de‑chaussée et de trois autres à l'étage, couverte d'un toit conique et peut‑être surmontée de mâchicoulis ; les bases des tours et des courtines sont évasées en glacis pour renforcer la maçonnerie et gêner l'approche des assaillants. À l'intérieur, les bâtiments adossés aux murailles encadraient une cour centrale hexagonale et comportaient trois niveaux — salle basse, rez‑de‑chaussée et étage — chacun équipé de latrines se vidant dans les douves ; une tour conserve un escalier à vis reliant le rez‑de‑chaussée à l'étage, tandis que l'accès à la basse‑cour n'a pas été localisé.
