Origine et histoire
Le château de Rochefort-en-Yvelines est un ancien château fort aujourd'hui en ruines, dont les vestiges dominent la commune de Rochefort-en-Yvelines, dans les Yvelines, en Île-de-France. Construit entre le XIe et le XIIIe siècle, il s'érigeait sur une semelle rocheuse en vigie, au cœur du domaine royal, le long de la vieille route de Chartres, d'où il pouvait contrôler et rançonner le passage des pèlerins se rendant auprès de la Vierge Chartraine. L'enceinte est vraisemblablement attribuée à Guy de Rochefort, allié des vicomtes de Chartres, tandis que Gui Ier de Rochefort, dit Le Rouge, est crédité de l'édification du premier château féodal et de l'église, à la fin du XIe siècle. Dévasté au XVe siècle, le vieux château fut démoli au cours des guerres de Religion au XVIe siècle ; il ne subsiste aujourd'hui que deux courtines ruinées et une tour à l'est de la courtine médiane. Au début du XVIIe siècle, vers 1620, Hercule de Rohan, duc de Montbazon et alors propriétaire, fit édifier une nouvelle demeure seigneuriale dont il ne reste aucune trace visible. La famille de Rohan conserva le domaine pendant près de 235 ans ; Charles-Louis Gaspard de Rohan fit construire un troisième château à la fin du XVIIIe siècle. En 1830, le domaine fut cédé à Aimé de Pierre, marquis de Bernis ; il décéda en 1846 et son fils revendit la propriété neuf ans plus tard à la famille de La Rochefoucauld. Le bâtiment de style Louis XIII et les ruines de la tour sont partiellement inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 7 octobre 1931. Il ne faut pas confondre ce château avec le château Porgès, situé à proximité. Implanté sur un éperon gréseux long d'environ 150 mètres, large de 15 à 20 mètres et dominé de 40 mètres par rapport au village, le site intègre l'église appuyée au versant ouest sur une terrasse soutenue par un mur contrefort, emplacement stratégique pouvant accueillir des engins défensifs. Entre les remparts de l'église et du château se trouvent les vestiges du premier village, entouré d'un rempart d'un mètre d'épaisseur encore haut de deux mètres en certains endroits. Les ruines, masquées par la végétation, présentent au nord l'emplacement d'un donjon quadrangulaire de 8 m sur 10 m à l'intérieur, avec des murs de 3 m d'épaisseur et un appareil en opus spicatum. Au sud, un étroit enclos fortifié couronne la butte ; ses murs irréguliers, sans flanquement et ponctués d'angles rentrants, bordent l'escarpement. La muraille orientale, parfois haute de plus de six mètres, est composée de grès et de silex et comporte une porte. La pointe méridionale forme un réduit triangulaire de 50 mètres de long, fermé par une muraille transversale est-ouest de 23 mètres de long, plus récente, sur laquelle s'appuyaient bâtiments et citerne. Le plan irrégulier, contraint par la topographie, couvre une superficie d'environ 1 650 m2, suffisante pour abriter une garnison importante.