Origine et histoire
Les châteaux de Mello — la Forteresse et le Château de la Princesse — sont des constructions du XVe siècle appartenant au "Grand Mello", implantées dans la commune de Mello (Oise, Hauts-de-France) et inscrites au titre des monuments historiques le 1er février 1989. L’actuel château repose sur des substructions de la fin du Moyen Âge et a été remanié à l’époque classique; la famille Seillière est à l’origine des principales constructions encore en élévation. Le site, perché sur une hauteur offrant une large vue et situé au croisement de routes, a vraisemblablement accueilli une forteresse ancienne; certains ont même reconnu des traits supposés romains dans l’appareillage du pont d’accès. Au Moyen Âge, l’ensemble formait un quadrilatère flanqué de deux grosses tours, dont seule la base de l’une subsiste, et il servait alors de prison. Mello relevait directement du roi en raison de la proximité de Senlis; les premiers barons y sont cités dans des chartes du XIe siècle. Marguerite de Mello, dernière héritière de la maison, épousa Jean de Néelle, mort en 1372, et la lignée des Néelle s’éteignit avec Louise de Néelle qui épousa Jean de Bruges, seigneur de la Gruthuse. C’est Louise de Néelle qui fit reconstruire la façade sud, munie de quatre tourelles à encorbellement, et la façade ouest jusqu’à la tour de la chapelle; ensuite, elle donna Mello à sa nièce Charlotte d’Humières, qui épousa François de Montmorency. Henri IV et Louis XIII séjournèrent à Mello pour la chasse, et la chasse au loup y était pratiquée sous Louis XIII; Lord Herbert de Cherbury (1583-1648) relate des déplacements à cet effet, invités par le connétable de Montmorency, dont la maison fut propriétaire jusqu’en 1768. La chapelle de la Forteresse fut érigée par Charlotte-Marguerite de Montmorency, princesse de Condé, en mémoire de son frère Henri II de Montmorency, exécuté sous Louis XIII en 1632. Après 1768, Mello passa à André-Claude Patu, puis, à la mort de celui-ci en 1798, fut acquis par M. Pillot, qui le revendit en 1819 à François Alexandre, baron Seillière, ancêtre de la comtesse Bertrand de Durfort-Civrac de Lorge (née Anne Seillière). Le Château de la Princesse fut achevé par Hippolyte Destailleur, élève d’Eugène Viollet‑le‑Duc, en 1871; il remplaça un ancien logis du temps de Louis XV, plus simple et pourvu d’un fronton horloger. Depuis 2004, les châteaux de Mello accueillent des séminaires d’entreprise. À l’intérieur, l’empreinte de l’édifice se traduit par des plafonds élevés, de larges baies et des murs épais, ainsi que par une palette de couleurs — rouge vif, violet sourd, ocre, prune — qui domine salons et salles à manger. Les circuits de distribution et les chambres présentent en revanche une austérité marquée; les heurtoirs sur les portes évoquent une atmosphère proche de l’architecture médiévale, tandis que l’éclairage et certaines couleurs introduisent un contrepoint résolument moderne. Une étude de Philippe Seydoux consacrée aux châteaux et gentilhommières des pays de l’Oise aborde le site (voir pages 237‑242), et des informations complémentaires figurent sur le site officiel et les portails dédiés aux châteaux et aux monuments historiques.