Origine et histoire du Cloître de la Psalette
Le cloître de la cathédrale Saint-Gatien de Tours, dit cloître de la Psalette, est situé dans le quartier Saint-Gatien du Vieux-Tours. Il est géré par le Centre des monuments nationaux et classé au titre des monuments historiques depuis 1889. Depuis le Haut Moyen Âge, le cloître accueille le travail des chanoines de la cathédrale. L'ensemble cathédral succède à l'ancienne église Saint-Maurice, incendiée en 561, reconstruite et dédiée en 590, puis remplacée au deuxième quart du XIIe siècle par une église romane. Après un incendie en 1170, on reprend des parties du croisillon sud et des tours; de 1236 à 1279 Étienne de Mortagne entreprend la reconstruction par le chœur. Les travaux reprennent au XIVe siècle: Simon du Mans reconstruit le transept et engage une nouvelle nef; six travées, bas-côtés et chapelles sont alors édifiés. En 1329, le croisillon nord s'étant écroulé, on construit deux arcs-boutants et une rose. La nef, devenue Saint-Gatien, n'est achevée qu'au XVe siècle grâce aux libéralités de Charles VII et de Jean V, duc de Bretagne, et aux interventions de Jean de Dammartin, Jean Papin et Jean Durand. La façade nord-est est construite entre 1427 et 1484; la tour nord-est est achevée en 1507 par Pierre de Valence, Bastien François et Martin François, et la tour sud entre 1534 et 1547 par Pierregadier. Le cloître roman est reconstruit à partir du XVe siècle: l'aile ouest et la première travée de l'aile nord sont réalisées dès 1460 pour le chanoine Ségaler, l'aile nord est poursuivie à partir de 1508, l'étage des deux travées ouest vers 1518, l'escalier par Bastien François en 1524, et l'aile est est enfin achevée en 1526. Le percement d'une rue en 1802 détruit la salle capitulaire et une partie de l'aile ouest; des remaniements projetés par Marcel Lambert et M. Mulot sur cette partie ne sont pas réalisés. L'étage de l'aile est construit par Bernard Mathias Guérin en 1830, puis détruit par Vitry, qui fait également disparaître l'étage de charpente et le toit de la tourelle d'escalier. Vers 1870, Gustave Guérin restaure la cathédrale qui devient en partie isolée; de nouvelles annexes et la porte de la sacristie sont réalisées par Alphonse Goubert, Marcel Lambert, Bray et Bernard Vitry. Le nom de "Psalette" vient du chant des psaumes qui s'élevait de l'école de musique attenante. À la fin du Moyen Âge, le chapitre des chanoines connaît une grande activité culturelle grâce à un scriptorium et à une bibliothèque parmi les plus riches de France; le chapitre est dissous pendant la Révolution en 1793 et la bibliothèque est dispersée. L'escalier à vis, placé dans l'angle nord-est et attribué à Bastien François, rappelle en miniature celui du château de Blois, commandé par François Ier. Honoré de Balzac fait du cloître de la Psalette le cadre de son roman Le Curé de Tours.