Origine et histoire du Couvent de la Congrégation Notre-Dame
L'ancien couvent de la Congrégation Notre-Dame, dit « des Augustines », situé 26 place Jeanne d'Arc à Neufchâteau, a également servi de tribunal d'instance jusqu'en 2009 et est protégé au titre des monuments historiques. Il est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 15 mai 2012. À partir de 1639, les religieuses quittent Épinal pour Neufchâteau et, après des installations provisoires, la fondation de leur établissement est confirmée en 1645 par lettres patentes du duc Charles IV. Le transfert du couvent sur son emplacement actuel remonterait à la fin du XVIIe siècle, mais la chapelle et l'ensemble conventuel semblent avoir été édifiés entre 1760 et 1762. Pendant la Révolution, le couvent est vendu comme bien national et connaît d'importantes transformations; en 1792 il abrite la gendarmerie et, à partir de 1798, l'édifice commence à être utilisé à des fins judiciaires. Entre 1801 et 1802, l'architecte Abel Mathey réaménage le corps de bâtiment de l'église en tribunal et divise le volume unique de la nef en deux niveaux. Sous la Restauration, plusieurs campagnes de travaux sont menées pour l'extension de la gendarmerie, avec des interventions datées en 1821 et 1823. L'aile ouest est transformée en théâtre en 1829 par Claude Christophe Corroy, puis reconstruite entre 1891 et 1892 sur les plans de l'architecte Grandidier. L'emprise du couvent forme un U dont l'une des ailes longe la place, et s'articule autour du corps principal qui abritait autrefois la nef de l'église. La façade côté rue adopte un traitement monumental rythmé par un ordre colossal de pilastres doriques soutenant la corniche; la porte principale est encadrée de pilastres ioniques et surmontée d'un fronton cintré dont le tympan porte des motifs de laurier et de palme. Les intérieurs conservent de nombreux éléments d'origine: la salle de tribunal, aménagée dans l'ancienne nef, affiche des stucs à motifs végétaux. Les stalles en chêne du XVIIIe siècle ont été réemployées comme mobilier de la salle d'audience, tandis que le chœur hémicyclique a été transformé en bureau pour le juge. Cette pièce est scandée de pilastres jumelés et ses parties hautes sont ornées d'un décor rocaille. La documentation visuelle rassemble notamment des vues de la charpente, du bureau du président, de la cour intérieure, du plan de la salle du premier étage et des sièges de l'audience.