Couvent de la Trappe à Soligny-la-Trappe dans l'Orne

Couvent de la Trappe

  • 61380 Soligny-la-Trappe
Couvent de la Trappe
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Couvent de la Trappe
Crédit photo : Original téléversé par Stucki sur Wikipédia frança - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

XIIIe siècle

Patrimoine classé

Ancien bâtiment des hôtes (cad. H 35) : classement par arrêté du 18 juillet 1975

Origine et histoire

L'abbaye Notre‑Dame de la Trappe, située à Soligny‑la‑Trappe dans l'Orne, a été fondée par Rotrou III le Grand. Née au sein de la congrégation de Savigny, elle rejoint l'ordre cistercien en 1147. Le monastère se développe jusqu'au milieu du XIIIe siècle et reçoit la protection directe du Saint‑Siège par trois bulles. Sous l'abbatiat d'Adam Gautier, l'église abbatiale est achevée et consacrée le 27 avril 1214. Au Moyen Âge l'abbaye connaît des périodes de prospérité mais aussi des destructions : pendant la guerre de Cent Ans les moines doivent parfois s'éloigner et le monastère subit pillages et incendies, suivis de reconstructions. À la Renaissance commence la pratique de la commende, imposée aux religieux en 1527, ce qui affaiblit la vie monastique. Au XVIIe siècle l'abbé Armand Jean Le Bouthillier de Rancé restaure la communauté et institue la réforme dite de la Stricte Observance, à l'origine du mouvement trappiste. Lors de la Révolution, la communauté est contrainte à l'exil, l'abbaye est vendue comme bien national, pillée et en grande partie démolie ; des religieux sont emprisonnés ou exécutés. Des exilés s'établissent en Suisse et, après la Restauration, en 1814 une démarche est entreprise pour permettre le retour et la réinstallation de la communauté à la Trappe. L'abbaye est reconstituée au XIXe siècle ; un incendie détruit une partie des bâtiments en 1871 et la plupart des édifices actuels datent de la reconstruction menée vers 1890. Il subsiste toutefois quelques constructions du XVIIe siècle dans la première cour d'entrée ainsi que la salle des hôtes du XIIIe siècle. L'abbaye occupe la vallée de l'Itonne, au pied du versant occidental du petit plateau boisé du Perche, et est bordée à l'est et au sud par des étangs creusés par les moines, nommés Robin, Dais, de Chaumont et de Rancé. Son église présente une orientation inhabituelle, tournée vers le nord‑est d'environ soixante degrés. Le nom de « Trappe » fait l'objet de diverses interprétations étymologiques (latine, celtique, germanique) ; l'hypothèse d'une origine germanique, rapprochant le terme de l'allemand Treppe, est considérée comme la plus probable. Sur le plan architectural, des maçonneries en rognons de silex avec chaînages en grisons caractérisent l'extérieur. À l'intérieur, la grande salle basse voûtée comporte deux nefs de quatre travées ; la cuisine, en appentis sur le flanc nord, était déjà accolée au bâtiment à l'origine et le dortoir des hôtes se trouvait à l'étage. La charpente remonte également au Moyen Âge, et cette salle figure parmi les plus vastes salles gothiques conservées dans le département, au même titre que la crypte de Toussaint de Mortagne. Aujourd'hui l'abbaye demeure un monastère en activité et a profondément marqué l'histoire de la Stricte Observance trappiste.

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