Origine et histoire du Couvent de Luppach
L'ancien couvent de Luppach est situé à Bouxwiller, dans le département du Haut-Rhin ; il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1981. Lieu de l'église mère de Bouxwiller et de Durmenach, placé sous l'invocation de saint Pantaléon, il fut détruit par les Bâlois en 1445 puis reconstruit et donné aux franciscains par Werner et Jean Bernard de Flaxlanden. Avec l'accord de Jean VI de Venningen, un couvent sous le vocable de Saint-Pantaléon y fut fondé en 1463. La première pierre de la nouvelle église conventuelle fut posée en 1487 ; elle fut consacrée en 1489 et son clocher édifié en 1490. La première pierre des bâtiments conventuels fut posée six ans plus tard par Christophe d'Uttenheim, évêque de Bâle ; l'ensemble fut achevé en 1511 et entouré d'un mur d'enclos sur lequel se trouvait une dalle datée de 1520, aujourd'hui placée dans la crypte. La crypte, conçue comme caveau funéraire pour les moines, remonte probablement à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle. Le couvent resta désert de 1548 à 1602, puis fut réoccupé par des récollets de Rouffach qui lui redonnèrent prospérité ; l'église conventuelle fut reconstruite en 1652 et consacrée à Saint-Antoine en 1706, avec une fausse voûte en bois ornée de peintures. L'ensemble conventuel, organisé en quadrilatère autour d'un cloître, comprenait une cinquantaine de cellules, des salles, plusieurs escaliers, ainsi qu'une maison pour les hôtes, une boulangerie et une grange. La suppression du couvent est signalée en 1789 ; une autre mention indique qu'au moment de sa suppression en 1792 il abritait vingt-huit récollets. En 1793 le site fut aménagé en hôpital militaire sans être utilisé, puis acheté par l'ancien cuisinier du couvent qui y installa un restaurant. En 1834, l'église et le cloître furent démolis ; en 1848 les bâtiments conventuels furent transformés en caserne pour les douaniers. Les restes des franciscains furent inhumés en 1850 dans le cimetière de Bouxwiller. Le domaine fut acquis en 1898 par la caisse locale des malades de Mulhouse pour servir de maison de repos et de convalescence ; la maison de convalescence, établie à l'emplacement du jardin du couvent, fut réalisée d'après les plans de l'architecte Schwartz (Louis ?) d'Altkirch en 1899, inaugurée en 1901 et modernisée en 1921. De l'ancien couvent subsistent sur place le caveau funéraire des franciscains et un cadran solaire ; le caveau, restauré au début du XXe siècle (1904–1905), est construit en pierres sèches, organisé en trois travées dans un espace rectangulaire sans fenêtres et pourvu de 46 niches, mais il est actuellement en mauvais état et menace de s'écrouler.