Origine et histoire du Couvent des Bénédictines
L'ancien couvent des Bénédictines se situe à Vimoutiers (Orne), rue du Vieux‑Couvent, avec une façade sur la rue du Perré. Le site comprend deux bâtiments accolés dont la partie la plus ancienne remonte à la fin du XVIe siècle. Ce pavillon à pans de bois, antérieur d'environ un siècle à l'arrivée des moniales, paraît avoir été à l'origine une demeure aristocratique servant aussi d'élément défensif de la ville. Ses meurtrières et sa position à l'entrée d'une rue laissent à penser qu'il s'agissait d'une maison fortifiée destinée à contrôler l'accès à la ville. La partie la plus ancienne comprend un étage à pans de bois surmonté d'une toiture en pavillon percée d'une lucarne à deux vantaux, elle-même couronnée par une toiture en avancée formant des pans coupés, disposition assez rare en Pays d'Auge. La partie la plus récente, datée de la fin du XVIIIe siècle, présente une façade à pans de bois classique de trois travées. L'intérieur conserve des plafonds à solives apparentes; des cloisons et un escalier en bois de mauvaise facture ont été ajoutés ultérieurement. D'abord prieuré dépendant de l'abbaye Sainte‑Marguerite de Vignats, il aurait été fondé à Livarot en 1635 par N. de Jaurès de la Meilleraie, selon A. Prenelle, puis transféré à Vimoutiers au milieu du XVIIe siècle. Le prieuré comportait une école à partir de 1651 et les bénédictines y vécurent de 1650 jusqu'à la Révolution; il est devenu couvent en 1686. Selon A. Pernelle, le couvent a connu son apogée au début du XVIIIe siècle avec trente religieuses. En 1792 les bénédictines sont parties et le bâtiment a été mis en vente en 1793. La réfection de l'élévation ouest du corps sud‑est et la reconstruction du corps nord‑est ont eu lieu dans la première moitié du XIXe siècle; les bâtiments agricoles ont été détruits. L'ensemble a ensuite été transformé en forge et en logements. Les façades et les toitures du pavillon à pans de bois du XVIe siècle ainsi que l'escalier en vis sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 17 décembre 1985; cette partie correspond au corps sud‑est avec façade sur la rue Perré.
