Origine et histoire du Couvent des Calvairiennes de Saint-Cyr
Le Couvent des Calvairiennes de Saint-Cyr occupe, rue Papu à l'ouest du centre de Rennes, un site qui, selon certaines sources, se trouve sur l'emplacement d'un prieuré anciennement détruit par les Normands, que certaines traditions situent au Xe siècle. À l'origine dépendant du domaine épiscopal, le prieuré fut donné en 1032 par l'évêque de Rennes à son demi-frère, lequel le céda en 1037 à l'abbaye Saint-Julien de Tours ; le prieur devint par la suite seigneur du bourg de Saint-Cyr. Le prieuré passa en commende vers le XVe siècle et fut progressivement abandonné par les moines ; ses logements furent cédés, en 1633, aux religieuses Calvairiennes alors établies dans un hospice provisoire de la rue Saint-Michel. Les religieuses reconstruisirent le couvent ; selon Paul Banéat, l'édifice date du deuxième quart du XVIIe siècle. Au XVIIIe siècle, les Calvairiennes se rallièrent à des doctrines jansénistes et, en 1746, le roi fit transférer un certain nombre d'entre elles dans d'autres monastères. Saisi pendant la Révolution, l'établissement fut affecté dès 1792 à divers services militaires puis transformé à plusieurs reprises en refuge ou en caserne au début du XIXe siècle. La chapelle du couvent fut détruite lors d'un bombardement le 29 mai 1943, qui fit également trois victimes parmi les religieuses ; la chapelle fut ensuite reconstruite après la Seconde Guerre mondiale sur le côté nord du cloître. Les plans et archives anciens montrent l'évolution du site : le plan Caze de la Bove (1783) représente les dénivelés et les marais au confluent de la Vilaine et de l'Ille, et le cadastre de 1842 donne une première représentation précise des bâtiments. À cette date, les constructions conventuelles formaient un plan en L fermant les côtés sud et est du cloître, la chapelle se trouvant au nord, tandis qu'un oratoire de plan carré à pans coupés et un bâtiment isolé étaient attestés au sud. Des travaux d'agrandissement sont documentés au XXe siècle : en 1930 et 1932 l'entrepreneur Novello et l'architecte Coüasnon réalisèrent des dépendances, une buanderie, une cuisine et des bains-douches, installations aujourd'hui détruites ; un bâtiment reconstruit en 1946 par l'architecte Charles Rallé a également été détruit. Entre 1956 et 1965, plusieurs extensions conçues par les architectes Coirre et Glorot complétèrent l'ensemble, avec une extension au nord le long de la rue Papu (1956), la construction d'un dortoir et d'un réfectoire au sud (1962) et celle d'une salle d'éducation physique (1965). Sur le plan architectural, les constructions du XVIIe siècle entouraient une cour carrée : deux corps de bâtiment subsistent, couverts de toits élevés percés de fenêtres à frontons triangulaires, et un petit pavillon carré s'élève en avant d'un angle saillant. Trois côtés du cloître subsistent encore, composés d'arcades en plein cintre reposant sur des piliers carrés. Les deux corps de bâtiment du XVIIe siècle sont inscrits aux monuments historiques depuis 1986. La même année, la municipalité de Rennes racheta les bâtiments, déjà occupés par une maison de retraite, afin d'y aménager également des studios ; aujourd'hui l'ensemble accueille une maison de retraite et des logements pour étudiants.