Couvent des Carmes de Tours en Indre-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine religieux Couvent

Couvent des Carmes de Tours

  • 1 Rue des Tanneurs
  • 37000 Tours
Couvent des Carmes de Tours
Couvent des Carmes de Tours
Crédit photo : Edouard Gatian de Clérambault (1813-1917) - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Les façades, les toitures et l'escalier : inscription par arrêté du 8 juillet 1946

Origine et histoire du Couvent des Carmes

L'ancien couvent des Carmes est un établissement de Carmélites situé à Tours, en Indre-et-Loire, près de la Loire. Il se trouvait au nord de l'actuelle église Saint-Saturnin, sur l'emprise de la rue des Tanneurs et de certains bâtiments de l'université de Tours.

La présence des Carmélites à Tours remonte probablement à la seconde moitié du XIIIe siècle ; en 1323 elles achètent un terrain près de la Loire et installent la chapelle Notre-Dame de Pitié et quelques constructions. Les bâtiments claustraux et l'église attestés jusqu'au XXe siècle datent d'une reconstruction vers 1470, et le couvent est agrandi vers le nord peu après 1634. Un carmel est par ailleurs fondé en 1608 avec l'installation des religieuses à l'hôtel de Montifray et l'aménagement de bâtiments préexistants ; l'église du couvent est édifiée de 1616 à 1619, avec la mention d'un maître charpentier nommé Chotar. Vers 1780, des travaux d'aménagement des quais entraînent la suppression de la partie nord du couvent et la réduction de l'aile est, de la cour nord et du jardin ; la reconstruction de la partie nord du mur de clôture et des locaux supprimés réutilise les mêmes matériaux, mais la réduction du fond rend les locaux insalubres (humidité, obscurité, bâtiments encaissés). L'église fait l'objet de réparations en 1785 par l'architecte Derouet Moreau.

Pendant la Révolution, le couvent est vendu comme bien national et une grande partie des bâtiments est démolie pour modifier la voirie et construire des habitations ; la date de la vente est indiquée 1791 ou 1792 selon les sources. L'église est épargnée et sert de grange avant d'être rendue au culte au début du XIXe siècle sous le vocable de Saint-Saturnin ; les religieuses reviennent en 1822, constatent des bâtiments en très mauvais état et procèdent à des réparations urgentes, après un effondrement partiel en 1825. Le couvent est transféré en 1845 rue des Ursulines et, lors de ce déménagement, la plupart des bâtiments sont détruits à l'exception de l'église ; huisseries et éléments du mobilier sont réutilisés dans le nouveau couvent. Un incendie qui ravage les quartiers proches de la Loire en juin 1940 détruit la chapelle et certaines sources signalent également la destruction de l'église la même année. Les vestiges sont inscrits comme monuments historiques par arrêté du 8 juillet 1946, puis, dans les années 1960, les derniers éléments autres que l'ancienne église désaffectée sont démolis pour les aménagements urbains et la construction du site des Tanneurs de l'université de Tours.

Dans les années 1960, les restes du couvent se réduisent à deux bâtiments au nord de l'emprise, perpendiculaires et reliés par un troisième corps ; l'aile orientale, plus ancienne et affectée par des reprises des XVIe et XVIIe siècles, présente trois arcades murées, tandis que l'aile septentrionale, parallèle à la Loire, date du XVIIe siècle. Trois chapiteaux décorés du XVe siècle, découverts lors d'une fouille de sauvetage en 1967-1968, sont conservés dans les collections de la Société archéologique de Touraine.

Parmi les sépultures signalées figure celle d'Hémon Raguier, mort le 2 novembre 1433 à Tours et inhumé le 10 mars 1447 aux Carmes de Tours, puis transféré aux Blancs-Manteaux.

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