Origine et histoire du Couvent des Célestins
L'ancien couvent des Célestins de Vichy, dans l'Allier, constitue le dernier vestige de l'ensemble religieux élevé pour le duc de Bourbon entre 1402 et 1410. Fondé au début du XVe siècle par Louis II de Bourbon, l'édifice subsistant a été inscrit au titre des monuments historiques en 1927. Le couvent a donné son nom à la marque d'eau minérale Vichy Célestins, dont la source se situe juste en contrebas de la terrasse qui porte l'ensemble. Implanté sur une terrasse dominant la rive droite de l'Allier, au sud de la cité médiévale (actuel Vieux Vichy) et du Castel franc, il se trouve aujourd'hui dans le parc des Célestins, entre le Vieux Vichy et le pôle universitaire et technologique Lardy (campus Albert Londres). En contrebas de la terrasse, l'édifice abrite la source des Célestins. L'église du couvent fut commencée en 1402; la construction n'était pas achevée à la mort de Louis II en 1410, mais la communauté était déjà fondée. Les Célestins bénéficièrent rapidement de libéralités des ducs et de leur entourage et de la protection de la famille royale, notamment de Jeanne de Bourbon. En 1428, Charles, comte de Clermont, envisagea puis renonça à faire du couvent la nécropole ducale à la place de Souvigny. Le couvent fut plusieurs fois ravagé pendant les guerres de Religion, notamment en 1568, en 1576 et en 1590, puis connut au XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle une période de prospérité. À cette époque, il possédait de nombreux domaines, bénéficiait d'exemptions de charges et recevait des legs de l'aristocratie bourbonnaise désireuse d'être inhumée dans son église. Entouré d'une enceinte et pourvu de beaux jardins, le couvent avait des conditions de vie éloignées des principes primitifs de l'ordre. La tradition locale rapporte une cérémonie de la Cène le Jeudi saint, liée à une fondation de Pierre de Bourbon, au cours de laquelle treize pauvres figuraient les apôtres; celui tiré au sort pour jouer Judas était poursuivi dans les rues avant d'être accueilli et régalé au réfectoire. Supprimé par Louis XV en 1778, ses biens furent transférés à l'évêque de Clermont qui versa une pension aux derniers moines. Pendant la Révolution, la plupart des bâtiments furent démolis et les matériaux vendus; un logis échappa à la destruction parce qu'il servait d'habitation au jardinier. L'unique édifice conservé est un petit corps de logis rectangulaire situé à la limite de la terrasse dominant l'Allier, datant du début du XVe siècle et couvert d'une toiture très pentue à deux pans, dans le style des maisons fortes bourbonnaises du XVe siècle. Longtemps délabré, ce bâtiment a été restauré. Le souvenir du couvent est encore présent à Vichy dans le nom du parc des Célestins, de la source et de la marque d'eau, ainsi que dans des appellations locales telles que l'ancien hôtel des Célestins devenu collège public, l'avenue des Célestins et le Vichy Spa Les Célestins avec son hôtel.