Origine et histoire du Couvent des Clarisses
Le Couvent des Clarisses, inscrit aux monuments historiques le 22 octobre 1991, abrite depuis 1898 l'hôtel de ville de Thionville. L'ensemble comprend également l'Hôtel de Créhange-Pittange et l'Hôtel de Raville. En 1629 des clarisses s'installent à Thionville dans une maison de la rue de la Vieille-Porte, sous la protection de l'infante Isabelle-Eugénie; elles assurent jusqu'à la Révolution l'éducation des jeunes filles de la ville. En 1635 le cardinal-infant leur attribue un terrain en bordure de la Moselle, sur « la grande plate-forme », pour y édifier un couvent dédié au Saint-Esprit, achevé en 1641 mais fortement endommagé lors du siège de 1643. La restauration se conclut par la bénédiction de la chapelle en 1665. En 1695 Joseph Mareschal, maître tailleur de pierres, et Jean Delacroix, maître maçon, refont le portail et construisent une aile avec boutiques donnant sur la rue du Pont (actuelle rue Georges Ditsch). En 1751 un petit bâtiment de deux appartements est élevé au fond de la cour par un certain Nollez. La Révolution chasse les religieuses et ferme leur école; en 1792 le couvent est affecté aux besoins de l'armée et la chapelle sert de lieu de réunion au club des Jacobins. À partir de 1804, les bâtiments cédés à la ville accueillent l'hospice municipal. Entre 1855 et 1863 l'entrepreneur Besnier, sur les plans de l'architecte Laydecker, aménage l'hospice et prolonge l'aile en retour jusqu'au rempart. En 1898 l'hôpital est transféré à Beauregard et l'ancien couvent est transformé en hôtel de ville. Le corps de logis principal est adossé au nord à l'enceinte du château et englobe deux tours. L'aile en retour sur la rue du Pont et le bâtiment en fond de cour, en bordure de la Moselle, existaient encore au début du XXe siècle; ce dernier a été détruit pour alignement vers 1947. Si les façades et les toitures, notamment la charpente du XVIIe siècle, ont relativement bien résisté aux restaurations, les dispositions intérieures d'origine ne sont plus lisibles. Ne subsistent que les caves, une partie de la chapelle — coupée par la construction de maisons place du Marché — et quelques cheminées.