Couvent des Cordeliers de Lectoure dans le Gers

Patrimoine classé Patrimoine religieux Couvent

Couvent des Cordeliers de Lectoure

  • 108 Rue Nationale
  • 32700 Lectoure
Crédit photo : Morburre - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

4e quart XVe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Vestiges de l'église de l'ancien couvent et ancienne maison d'arrêt (cad. CK 51) : inscription par arrêté du 26 mai 1999

Origine et histoire du Couvent des Cordeliers

Le couvent des Cordeliers de Lectoure (Gers) subsiste aujourd'hui sous la forme de vestiges comprenant l'église, son portail, des traces de cloître et une maison, l'ensemble étant morcelé entre plusieurs propriétaires. Les sources signalent une implantation des Cordeliers entre 1282 et 1289 et une présence attestée en 1487 ; l'église paraît dater des XIVe et XVe siècles. Le couvent occupait un site proche de la maison commune et du collège des Doctrinaires et comprenait, outre l'église, une grande maison, un cloître attenant à l'ouest et un jardin. Avant la Révolution, la communauté comptait plusieurs religieux et assurait notamment des fonctions de confession pour des couvents voisins. Les biens du couvent furent vendus comme biens nationaux à la Révolution ; l'église passa ensuite dans le domaine communal et l'intérieur de la nef fut, au XIXe siècle, occupé par un bâtiment qui servit de maison d'arrêt jusqu'en 1926. Entre la fin du XVIIIe et le XIXe siècle, l'intérieur et la toiture de l'église furent détruits et le cloître remanié : un passage depuis la rue Nationale fut percé à la fin du XVIIIe siècle et une galerie occidentale et des bâtiments nord remplacèrent ou réduisirent la surface du cloître au cours du XIXe siècle. Aujourd'hui le site est divisé en plusieurs propriétés privées. L'église, entourée de maisons, ne se lit que par son portail et par les élévations intérieures de la nef, dont les murs subsistent jusqu'au niveau de départ de la couverture. Le portail présente quatre voussures en arc brisé reposant sur des colonnettes dotées de chapiteaux gothiques sculptés de feuillages et d'animaux fantastiques ; la base des colonnettes a été remaniée et une épaisse voussure maçonnée a été ajoutée au XIXe siècle. Un tympan disparu a été remplacé par un mur percé d'une fenêtre, et la porte d'origine fut transformée en porte de prison à deux vantaux, équipée d'un judas et surmontée d'un linteau monolithe. Le vestibule ouvrant sur la nef par un arc brisé a été modifié lors des travaux carcéraux, l'arc médiéval ayant été remplacé par un arc en plein cintre plus étroit ; une grande rose au-dessus de l'entrée est aujourd'hui murée. La nef, orientée nord-sud et d'environ quarante mètres sur dix-huit, conserve des fenêtres murées, plusieurs enfeus et des éléments en partie haute qui suggèrent une couverture en charpente pour la nef, le chœur seul étant voûté. Le bâtiment carcéral installé dans la nef au XIXe siècle s'appuie sur les murs élevés de la nef et laisse des passages étroits sur les côtés ; il se compose d'un pavillon d'entrée, de pièces voûtées et d'un escalier en bois, et la partie orientale de la nef servait de cour de la prison. Les vestiges de l'église et de l'ancienne maison d'arrêt sont inscrits à l'inventaire des monuments historiques depuis 1999.

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