Couvent des Dominicains à Lille dans le Nord

Couvent des Dominicains

  • 59800 Lille
Couvent des Dominicains
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Couvent des Dominicains
Couvent des Dominicains
Crédit photo : Peter Potrowl - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

3e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Le couvent (cad. AO 35) : inscription par arrêté du 7 mai 2002

Origine et histoire

Le couvent des Dominicains de Lille, dit couvent Saint-Thomas-d’Aquin, est situé au 7 avenue Salomon dans le quartier Saint-Maurice Pellevoisin. Il constitue un exemple remarquable d'architecture religieuse contemporaine, premier édifice labellisé "Patrimoine du XXe siècle" en 1999 et inscrit au titre des monuments historiques le 7 mai 2002. La décision de construire un édifice adapté à la communauté fut portée par le père Michel Bous ; sur les conseils du père Couturier il renonça à Le Corbusier et confia la réalisation à Pierre Pinsard, alors professeur à l'école Saint-Luc de Tournai et publié dans Art Sacré. Pinsard s'associa à Neil Hutchinson et Hugo Vollmar pour mener ce premier programme d'envergure. La construction fut réalisée en deux phases dans les années 1950-1960 (les documents mentionnent les périodes 1952–1965 et 1955–1964) et la communauté put s'installer dès 1957 ; des éléments tels que l'hôtellerie et le noviciat y furent ajoutés entre 1961 et 1964. Les architectes mêlèrent brique, béton et verre, créant des jeux de lumière particulièrement réussis dans l'église. L'ensemble est construit en béton armé et en briques creuses de remplissage ; les structures porteuses en béton restent visibles, les cloisons sont en brique et les planchers reposent sur de petites voûtes surbaissées. Sur la façade principale, des briques à six trous, remplies de mortier, forment un motif décoratif original. Le plan du couvent articule quatre corps de bâtiment autour d'un cloître ouvert côté jardin : l'église, le réfectoire, le bâtiment d'habitation et l'hôtellerie. L'église, parallélépipédique, est rehaussée par un clocher-campanile et traversée par un bandeau de vitraux sous un voile de béton conçu par le maître verrier Gérard Lardeur. Des oculi rectangulaires et des claustra ponctués de morceaux de verre coloré distribuent une multitude de taches lumineuses dans l'édifice. À l'intérieur, deux séries de dix colonnes supportent un voile de béton à double courbure ; l'autel fut consacré par le cardinal Achille Liénart en août 1957. L'église, placée sous le patronage de Notre-Dame du Rosaire, accueille la vie liturgique des frères qui se réunissent trois fois par jour pour laudes, messe et vêpres, et sert également de lieu de concerts et de manifestations musicales. Le réfectoire reprend l'architecture de l'église avec une haute élévation, un toit bombé et des verrières hautes ; une chaire en béton, intégrée à l'architecture, souligne le parallélisme entre prière et vie communautaire autour de la table. Le bâtiment d'habitation, parallèle à l'église, compte quatre niveaux ; au rez-de-chaussée se trouvent l'atrium, la salle du chapitre et la bibliothèque, et aux étages les quarante cellules s'ouvrent sur le jardin. L'hôtellerie, en L le long de l'avenue Salomon, abrite la porterie, des salles de conférences et de parloir au rez-de-chaussée et des chambres à l'étage, ses lignes rectilignes traduisant la sobriété voulue par les architectes. L'ancien noviciat, formant un cloître indépendant le long de l'église, comprend une vingtaine de cellules avec réfectoire et cuisine ; il a abrité le foyer d'accueil "La Clairière" puis, depuis 2013, un foyer d'étudiants laïcs. Les bâtiments et l'église sont reliés par des galeries vitrées qui créent des axes perpendiculaires et délimitent six patios. Le couvent s'ouvre sur un jardin de deux hectares, antérieur à la construction car issu d'une propriété attenante à une maison de maître ; cet espace, riche d'arbres centenaires, offre un havre de paix et est accessible au public dans le respect de la tranquillité des lieux. Des visites guidées sont proposées chaque année par les frères dans le cadre des Journées européennes du patrimoine. À partir du Carême 2003 le couvent a lancé "Retraite dans la ville", une série de quarante méditations envoyées quotidiennement par courriel, et en 2012 plus de 65 000 personnes y étaient inscrites.

Liens externes