Origine et histoire du Couvent des Pénitents
L'ancien couvent des Pénitents est situé dans la partie est de la ville de Rouen, en Seine-Maritime. Plusieurs éléments y sont protégés : le rez-de-chaussée et le premier étage des façades des ailes sud et est du cloître, ainsi que l'escalier dans l'angle nord-est ; cet ensemble est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 21 décembre 1984. Un premier couvent des Pénitents fut fondé en 1472 par Rogerin Rabasse à Canteleu, sous le nom de Sainte-Barbe-sous-Croisset. Dès 1522, ils sollicitèrent de s'installer à Rouen, mais la demande fut refusée. En 1609, ils s'installèrent dans le faubourg Bouvreuil, dans une maison donnée par Marthe de Rassent, veuve de Guillaume Aubert, sieur de Gouville. En 1610, des lettres patentes d'Henri IV permirent le transfert du couvent du Croisset au faubourg. Louis XIII accorda ensuite des patentes autorisant leur établissement libre dans la ville. Un échange réalisé le 10 février 1612 avec Monsieur de Bapeaumes porta les terrains rue de Saint-Hilaire, lieu de l'actuel couvent. La première pierre de l'église fut posée le 1er avril 1612 ; les Pénitents s'y établirent en mai 1612. L'église conventuelle Notre-Dame-de-Lorette fut dédiée en 1615 par l'archevêque de Rouen, François de Joyeuse. Le cloître, commencé dans la première moitié du XVIIe siècle, fut achevé en 1625. Supprimée à la Révolution, l'église devint paroissiale sous le vocable Saint-François, fut fermée en 1792 puis démolie. En 1795, le couvent fut transformé en prison, la « Maison François ». Par la suite, le couvent retrouva une vocation religieuse : il accueillit de 1839 à 1865 les sœurs du Bon-Pasteur, puis les sœurs des Saints-Anges jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. La chapelle, reconstruite par Charles Robert et achevée en 1876, fut détruite en 1984. Après la guerre, le site fut occupé par le lycée d'enseignement professionnel Péguy. Réhabilité à partir de 1989 par l'architecte Massimiliano Fuksas et inauguré en 1993, il abrita l'agence régionale de l'environnement de Haute-Normandie jusqu'en décembre 2011. Aujourd'hui subsistent l'élévation de deux des quatre ailes du cloître et un escalier. Le site a été vendu en mars 2012 à un promoteur privé.