Origine et histoire du Couvent des Ursulines
Situé à la jonction des quartiers de la place Saint-Mathieu et de la place de la Tour d'Auvergne, au cœur de l'urbanisme du centre ancien de Quimper, l'ancien couvent des Ursulines se compose de deux corps de logis en équerre dont la sobriété architecturale contraste avec le tissu de petites maisons de ville alentours. Fondé en 1621, il fut le premier établissement du diocèse. Implanté sur l'esplanade Julien Gracq, rue de Falkirk, entre la cathédrale Saint-Corentin et le centre culturel regroupant l'école des Beaux-Arts et le théâtre de Cornouaille, il occupe la "Terre-au-Duc", hors des remparts, entre la rue Saint-Mathieu (actuelle rue du Rossignol) et la rue du Chapeau Rouge (actuelle rue des Fèvres), à proximité d'autres congrégations. Le couvent abrite aujourd'hui la médiathèque Alain Gérard.
La congrégation s'installe en 1621 sous l'impulsion de la veuve du seigneur de Kernabrest et de Perrette de Bermond, venues de Moulins. Le premier bâtiment, en équerre, est édifié en 1623, auquel s'ajoute la chapelle du Paradis, cédée par la paroisse Saint-Mathieu en 1627 ; en 1628 le marquis de Rosmadec confirme la fondation par un don de terres. Le couvent se développe au XVIIe siècle avec la création d'un pensionnat et d'une école ; pour respecter la clôture, les internats et les externes sont accueillis dans un bâtiment situé hors de l'espace conventuel. La communauté adhère à la province de Paris, tournée vers l'éducation, où l'on enseigne l'écriture, la lecture et les mathématiques, l'essentiel de l'instruction restant toutefois religieux.
Au milieu du XVIIIe siècle débute la construction d'un second bâtiment en quadrilatère ; seuls les ailes est et sud seront achevées. Après 1790, malgré la confiscation des biens de l'Église, la congrégation conserve provisoirement les lieux. La chapelle du Paradis est détruite par un incendie en 1792. En 1793, l'aile sud du bâtiment de 1760 — correspondant à l'actuelle bibliothèque — est transformée en prison militaire pour prisonniers de guerre. En 1794, les 41 religieuses sont expulsées et les bâtiments sont réaffectés : le tribunal et les archives sont finalement installés dans l'aile est du bâtiment de 1760, tandis que la maison de Justice occupe l'ancienne construction de 1623, dont l'état vétuste avait nécessité des travaux.
Acquise par la ville en 1808, l'ancienne prison militaire devient une caserne pour vétérans puis pour régiments actifs. Le tribunal et les archives déménagent en 1832 ; la caserne s'étend alors dans l'aile libérée, mais reste insuffisante pour un bataillon complet et son matériel, ce qui conduit en 1862 à la construction, dans la cour et adossé au mur de clôture, d'un bâtiment destiné aux exercices des soldats et au dépôt. Le couvent est inscrit au titre des monuments historiques en 1987.