Origine et histoire du Couvent des Ursulines
L'ancien couvent des Ursulines de Quimperlé, édifice conventuel du XVIIe siècle, a conservé l'essentiel de son caractère malgré son affectation comme collège. Situé dans le Finistère, l'ensemble est organisé autour d'une cour centrale formant cloître; les bâtiments, à un étage et un niveau sous combles, sont cantonnés par des pavillons d'angle. L'architecture reste sobre et rythmée par des lucarnes ornées de frontons alternant formes triangulaires et courbes. Les Ursulines arrivent à Quimperlé en 1652 et s'installent en haute-ville sur la métairie du Bel‑Air, acquise en 1665. La chapelle est commencée en 1667 et les bâtiments sommaires sont achevés en 1674 afin de permettre l'enseignement des jeunes filles, pour un coût estimé à plus de 60 500 livres. Après un incendie qui détruit les parties supérieures en 1683, celles-ci sont reconstruites à l'identique entre 1684 et 1689. En 1720 est édifiée l'aile ouest, qui abrite le cloître, le réfectoire, les dortoirs et le pavillon sud‑ouest, pour un montant de plus de 37 000 livres. De 1733 jusqu'à la Révolution, les anciens bâtiments de la ferme du Bel‑Air sont réhabilités et le domaine s'étend jusqu'à quinze hectares avec jardins, vergers et dépendances agricoles. Durant la Révolution les religieuses sont incarcérées en 1790 jusqu'à la chute de Robespierre; en 1793 le couvent est vendu comme bien national et sert de stockage, de caserne et d'hôpital militaire, avant d'être racheté au début du XIXe siècle par le maire Jean‑François Mancel qui le restitue aux Ursulines. Au XIXe siècle, le cloître est vitré en 1846 puis décoré de voûtes factices en 1856 par le plâtrier Brévini père; en 1865 l'aile sud est édifiée d'après les plans de l'architecte diocésain Joseph Bigot, avec du granite de Baye et de Pont‑Aven, et des extensions sont ajoutées en 1888 et 1895. En application de la loi de séparation de 1905, les Ursulines sont expulsées le 3 avril 1907 et le couvent devient une école élémentaire et supérieure pour filles, puis il prend la fonction de collège Jules‑Ferry en 1946. Après 1920 la destruction de la ferme du Bel‑Air entraîne le morcellement et la vente du domaine, favorisant l'urbanisation d'un nouveau quartier entre 1925 et 1935; la municipalité restitue ou vend également des boiseries de la chapelle, dont certaines sont rachetées par les religieuses. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le couvent sert de caserne aux troupes allemandes, à l'organisation Todt et à la Gestapo; des résistants y sont emprisonnés et torturés dans les sous‑sols, et des collaborateurs y sont détenus après la Libération. Après la guerre, l'ensemble retrouve sa vocation d'établissement d'enseignement public. La chapelle, utilisée comme gymnase, devient à partir de 1996 un lieu d'exposition d'art moderne à l'initiative d'Alain Pennec; la municipalité en reprend la propriété tandis que le conseil général du Finistère conserve le reste pour le collège Jules‑Ferry. L'édifice bénéficie d'inscriptions au titre des Monuments historiques en 1927 et 1986 pour la chapelle, la porte monumentale et les bâtiments conventuels. En 2003, avec le concours du Conseil général du Finistère et de la SAFI, la partie collège est rénovée: une verrière est posée le long de l'aile sud‑est, un bâtiment contemporain est construit pour le service de restauration et des aménagements améliorent l'accessibilité (ascenseur, surfaces podotactiles). Aujourd'hui, à l'exception de la chapelle, les bâtiments accueillent le collège Jules‑Ferry, qui reçoit 400 élèves de la 6e à la 3e, deux classes ULIS, une UPE2A et dispose d'un internat de trente places situé dans l'extension de 2003; l'établissement dépend de l'Académie de Rennes et couvre Quimperlé nord, Mellac et Querrien. Depuis 1996 la chapelle présente des expositions: la première a montré 70 œuvres de Pierre Tal‑Coat pour un budget de 348 000 FRF (81 146,64 EUR en 2023), et d'autres manifestations ont attiré un large public, comme les expositions de Yann Kersalé en 2017 (plus de 14 000 visiteurs) et de Miles Hyman en 2018 (budget de 70 000 €, près de 19 000 visiteurs). Le collège, la chapelle et, certaines années, les cachots sont ouverts au public lors des Journées européennes du patrimoine. Des photographies illustrent la façade de la chapelle en contre‑plongée, l'aile de 1720 vue depuis le nord‑ouest et la juxtaposition des ailes de 1720 et 1888.