Couvent à Boulaur dans le Gers

Couvent

  • 32450 Boulaur
Couvent
Couvent
Couvent
Crédit photo : Abbaye Sainte-Marie de Rieunette - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

XIIe siècle, XIVe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Le couvent (église et bâtiments conventuels en totalité, à l'exclusion des dépendances) (cad. B 251) : inscription par arrêté du 21 décembre 1972

Origine et histoire

L'abbaye Sainte-Marie de Boulaur, désignée ici comme Couvent, est un ancien prieuré fontevriste situé à Boulaur dans le Gers (Occitanie). Fondée au XIIe siècle (1140/1142 selon les mentions), elle dépendait de l'abbaye-mère de Fontevraud et tire son nom du latin Bonus Locus, qui a donné celui du village. Considéré comme le prieuré le plus pauvre de l'ordre, le monastère fut déclaré bien national à la Révolution et les religieuses dispersées ; la vie monastique revient à la fin du XIXe siècle, puis les religieuses sont expulsées par les lois de 1903. Restauré en 1949 par des moniales bénédictines souhaitant rejoindre l'ordre cistercien, le monastère redevint prieuré avant d'être érigé en abbaye en 1990. La communauté, modeste jusqu'aux années 1970, s'est ensuite accrue : elle comptait vingt-sept moniales en 2020 et trente-et-une en 2021. En 1998 Boulaur a fondé une dépendance à Rieunette près de Narbonne et, en 2022, huit moniales se sont installées à l'abbaye Notre-Dame des Neiges. L'ensemble est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 21 décembre 1972.

L'architecture est d'inspiration fontevriste plutôt que cistercienne : l'église, bardée de contreforts épais, présente sous la toiture une file d'arcatures en plein cintre et un chevet à pans coupés également flanqué de contreforts. La nef, romane à sa base, est voûtée d'ogives et comprend trois travées gothiques et deux travées de la Renaissance ; le chœur est éclairé par cinq fenêtres ogivales ornées de vitraux modernes. L'accès à la nef se fait par un portail gothique orné de colonnettes aux chapiteaux ouvragés, et un portail intérieur est daté de 1140. À l'angle nord-ouest se dresse la tour rectangulaire du clocher, coiffée d'une flèche qui domine la galerie du beffroi, cette galerie ayant servi à la défense et à l'observation.

Des fresques du XIVe siècle couvrent les voûtes du chœur et de la travée voisine, et des grilles en fer forgé de l'avant-chœur datent du XVIIIe siècle. Le cloître, du XVIIe siècle, abrite la statue d'une Vierge à l'Enfant datée de la fin du XIIIe-début XIVe siècle, surnommée la « Belle Dame » après avoir été retrouvée sous un carrelage. L'aile est attribuée à la fin du XIIIe siècle, construite en briques et pierres alternées et remaniée au XVIIe siècle.

La communauté mène une activité agricole bio, avec un verger en permaculture, et transforme et vend sur place fromages, pâtés, confitures et farines. Elle a présenté le projet d'une « grange cistercienne du XXIe siècle », qui doit respecter les matériaux locaux en raison du périmètre de protection du monument, et a lancé un appel aux dons relayé par une vidéo largement diffusée. La surface exploitée est passée de vingt-sept hectares en 2017 à quarante-cinq hectares en 2020. Les produits commercialisés comprennent notamment 2,5 tonnes de fromages par an, 800 kg de pâtés et 4 tonnes de confitures ; la communauté compte parmi ses membres deux sœurs ingénieures agricoles. À l'été 2023, les sœurs ont lancé une bière produite à partir du blé de l'abbaye.

Depuis la refondation, les supérieures ont été Sœur Marie-Pia Le Thomas (supérieure de 1949 à 1990, puis abbesse jusqu'en 2000), Sœur M. Pauline Couette (2000-2012) et Sœur M. Emmanuelle Desjobert (à partir de 2012).

Liens externes