Origine et histoire du Couvent Sainte-Catherine de Sienne
Le couvent Sainte‑Catherine de Sienne, également connu sous le nom de monastère Notre‑Dame‑des‑Sept‑Douleurs et Sainte‑Catherine‑de‑Sienne, est une maison religieuse située à Blagnac, dans la banlieue de Toulouse. Il s’est développé au XIXe siècle autour d’un château bâti au XVIIe siècle par Jean d’Aldeguier, acquis ensuite par plusieurs familles, vendu en 1748 à Gaspard de Maniban qui entreprit d’importants aménagements, puis acheté en 1810 par le général Jean Dominique Compans. En 1852, le domaine fut acquis par des Trappistines venues de l’abbaye de Maubec ; elles firent édifier l’église et des bâtiments conventuels selon les plans d’Henry Bach entre 1860 et 1880, l’église ayant été consacrée le 18 août 1862. Les constructions conventuelles entre l’église et le château, engagées en 1862, ne furent jamais entièrement achevées. Tout au long du XIXe siècle, les religieuses assurèrent des activités sociales et éducatives sur le site, ouvrant des écoles et accueillant des blessés lors du conflit de 1870. Durant la Première Guerre mondiale, la salle capitulaire servit d’« hôpital temporaire n°3 bis », d’abord pour des blessés, puis pour des malades annamites. Les Trappistines quittèrent la propriété en 1938 en raison de l’urbanisation croissante ; une communauté de Dominicaines les remplaça à partir de 1939. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’hôtellerie fut réquisitionnée le 19 juillet 1943 par environ deux cents soldats allemands de la Luftwaffe jusqu’au 18 août 1944, puis occupée par les F.F.I. jusqu’à l’automne 1945, ce qui provoqua des dégâts, notamment aux vitres et aux vitraux. Après la guerre, des travaux de restauration furent entrepris et, en 1946, les moniales commandèrent au peintre verrier Louis Mazetier un ensemble de vitraux, de fresques et de mobilier d’église ; il réalisa notamment dix‑neuf verrières en grisaille, deux grands vitraux colorés évoquant les Mystères du Rosaire et un décor peint — frise du Chemin de Croix autour de la nef et panneau de la Geste dominicaine dans le chœur — réalisé entre octobre 1946 et novembre 1951. À partir des années 1950, la communauté diversifia ses activités pour assurer sa subsistance (reliure, moulage de statues, tricotage, fabrication de pâtes), et une pension de famille fut transformée en maison de retraite. Depuis 1987, les Dominicaines partagent le site avec la Communauté des Béatitudes. Le monastère comprend un imposant bâtiment conventuel, l’église néo‑gothique en forme de L du XIXe siècle, le château du XVIIe siècle et des dépendances des XVIIe et XIXe siècles. L’église, ses peintures murales du chœur et de la nef ainsi que l’ensemble des vitraux sont inscrits à l’inventaire des monuments historiques depuis le 30 avril 2001.