Domaine de Bellevue à Meudon dans les Hauts-de-Seine

Domaine de Bellevue

  • 92190 Meudon
Domaine de Bellevue
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Crédit photo : Auteur inconnu - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété d'une société privée ; propriété privée

Patrimoine classé

Restes de la terrasse (cad. AH 3 à 6, 17) : inscription par arrêté du 28 août 1974

Origine et histoire

Le domaine de Bellevue, ancien château de Meudon, est une résidence de plaisance édifiée au milieu du XVIIIe siècle sur le plateau dominant la Seine. Construit pour Madame de Pompadour, il connut son apogée durant la seconde moitié du XVIIIe siècle et ne doit pas être confondu avec le château de Meudon voisin. En 1748 Louis XV acquit le terrain puis le céda à Madame de Pompadour, qui fit appel à l'architecte Jean Cailleteau dit Lassurance et au paysagiste Jean‑Charles Garnier d'Isle ; les travaux furent menés rapidement et le domaine fut achevé en 1750. Brimborion, un pavillon au bord de la Seine acquis par Madame de Pompadour et relié au plateau, fut intégré au domaine. La marquise vendit Bellevue au roi en 1757, qui y fit réaliser d'importants aménagements et confia plusieurs interventions à Ange‑Jacques Gabriel, notamment l'ajout d'ailes et la décoration intérieure. Sous Louis XV, le château réunit des artistes et artisans tels que Jacques Verberckt, Jean‑Baptiste Oudry, Carle Van Loo, François Boucher, Chardin et Fragonard. Après la mort du roi, Louis XVI attribua Bellevue aux Mesdames, ses tantes, qui y firent modifier les décors avec Richard Mique et agrandir les jardins en créant un jardin anglais ponctué de fabriques et d'un hameau. Mesdames quittèrent le château à la Révolution et abandonnèrent une grande partie du mobilier. Malgré une décision de la Convention nationale visant à préserver certains domaines pour le peuple, le château fut transformé en caserne puis vendu à un particulier qui fit abattre l’essentiel de l’édifice, à l'exception de deux ailes formant la cour. Le parc et les jardins furent morcelés, puis lotis au début du XIXe siècle par Guillaume, avec la construction d'une cinquantaine de maisons élégantes respectant le plan général du domaine et la participation de l'architecte François Guenepin. La ligne de chemin de fer traversa le site vers 1838 ; la gare de Bellevue se trouva voisine de l'emplacement du château et l'explorateur Dumont d'Urville y trouva la mort en 1842. Au XXe siècle, des vestiges disparurent encore entre 1943 et 1972, si bien qu'il ne subsiste aujourd'hui que de rares éléments du domaine. Parmi les éléments protégés figurent la partie centrale de la terrasse, inscrite au titre des monuments historiques en 1974, ainsi que, inscrits dans les années 1990, le pavillon dit « Petit Bellevue » et le pavillon de musique (59 route des Gardes), le bâtiment des Gardes (61 route des Gardes), la grotte artificielle et ses sols (62 route des Gardes) et la glacière (1 allée Pompadour). Une grande partie du jardin anglais, respectée au moment du lotissement, a subsisté jusque dans les années 1960, notamment la « Tour des Dames de France ». Architecturalement, le château marquait une étape importante du logis de plaisance : presque carré et à deux étages, il présentait neuf travées en façade, frontons triangulaires ornés en haut‑relief par Guillaume II Coustou et bustes placés sur des consoles au premier étage. De taille relativement modeste et conçu pour un usage privé, Bellevue offrait une organisation intérieure centrée sur une enfilade vestibule‑salon tandis que les services étaient regroupés dans des dépendances formant un quadrilatère au sud. Les communs comprenaient, de part et d'autre de la cour d'honneur, l'appartement des bains orné de peintures de Boucher, la conciergerie, une ménagerie, des écuries, des remises, une chapelle du commun et un petit théâtre « à la chinoise ». La Bibliothèque nationale conserve une maquette du château réalisée par P. N. Le Roy en 1777. Les décors intérieurs réalisés pour Madame de Pompadour illustrent un style rocaille raffiné : statues de Falconet et Adam, boiseries de Verberckt, dessus‑de‑porte d'Oudry, trumeaux de Van Loo, peintures de Boucher et trompe‑l'œil de Brunetti figurent parmi les éléments documentés, certains conservés aujourd'hui dans des musées. Sous Louis XV puis sous Mesdames, le programme décoratif évolua vers le néo‑classique avec de nouvelles commandes et des ensembles mobiliers aujourd'hui répartis entre le Louvre, Versailles et le Musée des Arts décoratifs. Les jardins, dessinés initialement par Garnier d'Isle, associent une partie nord en terrasses adaptée à la pente dominant la Seine et une partie sud plus plate composée de bosquets et d'un tapis vert ; ces jardins furent ensuite étendus et enrichis par Mesdames, qui développèrent aussi un hameau artificiel. La documentation sur Bellevue est abondante — plans, maquettes, inventaires et descriptions contemporaines — et permet de suivre la création, l'ornementation et le destin du domaine. Aujourd'hui le site est protégé et n'en conserve que des vestiges dispersés, mais son histoire et ses décors, largement documentés, témoignent du rôle majeur qu'il joua dans le goût et l'architecture de la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Liens externes