Origine et histoire du domaine de Marc Seguin à Varagnes
Le domaine de Marc Seguin, dit Varagnes, est un ensemble de bâtiments situé à Annonay dans l'Ardèche. Marc Seguin acquiert Varagnes d'en Haut en 1858-1859 selon les sources et aménage la propriété pour y poursuivre des activités scientifiques et techniques. Au sud du complexe se trouvent la chapelle, la serre et le bâtiment d'habitation, tandis qu'au nord de la cour sont implantés l'observatoire et des ateliers. Seguin conçoit des réservoirs et un système hydraulique destinés à capter et stocker les eaux de ruissellement en amont du domaine. Varagnes, toponyme fréquent dans le sud de la France, fut la demeure de la famille Chomel de Varagnes du XIe au XVIIIe siècle. La propriété est cédée à Pierre Peyron en 1791, période probable de sa division entre Varagnes le Haut et Varagnes le Bas ; Varagnes d'en Haut passe ensuite aux Duret, dont Mathieu Duret, beau-père de Marc Seguin. À Varagnes, Seguin transforme les restes d'une maison forte pour en faire un lieu de retraite dédié à la recherche et à la création. Il y réalise des terrassements, fait construire une serre à double paroi inspirée de celle de Fontenay et installe un observatoire, des ateliers de mécanique et de chimie, une bibliothèque, un atelier de peinture, une chapelle, une forge, une menuiserie, un lavoir et un séchoir révolutionnaire. Le parc, soigneusement dessiné, protège l'intimité de la demeure et offre une vue sur les Alpes depuis la cour lorsque le temps est clair. Divers équipements originaux figurent sur le domaine, tels qu'un bain de mer à eau salée animé par des palettes et un jardin d'hiver communicant avec la chapelle par des tribunes. Fidèle à son esprit pragmatique, Seguin déclarait n'avoir bâti Varagnes que pour « vingt ans, le temps de mourir ici », mais les murs subsistèrent. Après la mort d'Augustin, fils de Marc, le domaine a parfois manqué d'entretien, puis a fait l'objet d'une restauration engagée en 1992 par Valérie Seguin Lefèvre, descendante de Marc et d'Augustin, et son époux. De 1858 à 1904, Varagnes connaît une intense activité scientifique et culturelle : Marc y écrit, publie et s'intéresse particulièrement à l'astronomie. Augustin Seguin, ingénieur, entrepreneur et artiste, contribue à l'architecture et à la vie du domaine ; son atelier de peinture et ses expériences en électricité et photographie y laissent des traces. Les liens de la famille Seguin avec des inventeurs et industriels lyonnais se traduisent par la présence d'objets et d'expériences techniques au sein du lieu. Au XXe siècle, Varagnes accueille également des activités de soin et reçoit de nombreux soldats blessés, dont témoignent des correspondances conservées. Le domaine est inscrit au titre des monuments historiques en 1992 ; la serre, l'observatoire, les toitures et les façades ont bénéficié de travaux soutenus par le conseil général de l'Ardèche et la direction des affaires culturelles de la région Rhône-Alpes. Le système hydraulique a été inscrit au titre des monuments historiques en 2015. Aujourd'hui propriété de Valérie Seguin Lefèvre, Varagnes est partiellement ouverte au public lors des Journées du patrimoine et fait l'objet d'actions de valorisation. L'Association des Amis de la Fondation Seguin, créée en 2014, organise expositions, spectacles, résidences arts-sciences, visites, médiations et ateliers pour encourager la créativité. Parmi les sources sur le domaine figurent des ouvrages et articles de Michel Cotte, Marie Hélène Reynaud et Thomas Chaineux, ainsi que des ressources en ligne comme le site "Art et Histoire" et la base Mérimée ; le site de l'Association des Amis de la Fondation Seguin propose des informations complémentaires.