Période
XIVe siècle, XVe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle, 2e quart XXe siècle
Patrimoine classé
Parcelle C 216 (parc boisé) , à l'exception des pavillons modernes : inscription par arrêté du 17 février 1995 - Parcelles C 217 à 221, 224 et, en totalité : château, pont et douves (cad. C 217) ; pavillon médiéval dit pavillon Louis XIII (cad. C 217) ; les deux bâtiments des communs, à l'exception des parties modernes (cad. C 217) ; cour cintrée, son mur de clôture et ses deux pavillons d'entrée (cad. C 217) ; ancien verger (cad. C 224) ; les trois jardins clos en terrasse (cad. C 218 à 220) ; allée (cad. C 221) dite avenue de Seuilly : classement par arrêté du 21 janvier 1999
Origine et histoire du Château de Montpensier
Le domaine de Montpensier, dit aussi Coudray‑Montpensier, est une ancienne châtellenie située sur la route entre Chinon et Seuilly, enclavée au milieu des champs et des vignobles. Son histoire médiévale remonte aux XIe siècle, et la seigneurie a successivement appartenu aux familles de Montsoreau, Marmande, Sainte‑Maure, Bournan, Bourbon, Escoubleau, de Vallière puis Lamote‑Baracé. Le château actuel a été édifié au XIVe siècle, puis considérablement agrandi et embelli au XVe siècle ; les principaux travaux de construction menés par Pierre de Bournan se déroulent entre 1401 et 1422. Jeanne d'Arc y séjourna avant son audience avec le roi à Chinon. Louis, dit le bâtard de Bourbon, puis sa femme Jeanne de France poursuivirent d’importants travaux d’embellissement ; des opérations de maçonnerie sont attribuées à Jean Pourmène entre 1480 et 1490. Une chapelle a été fondée en 1452. Au XVIIe siècle, de nouveaux communs furent édifiés dans la basse‑cour, et au début du XVIIIe siècle Aujubault construisit les écuries et aménagea trois terrasses de jardins au nord du château, avec verger et charmilles, en réalisant notamment des degrés reliant la terrasse au jardin. Des projets d’escalier sont mentionnés en 1771, et des remaniements ont eu lieu au XIXe siècle. Au XXe siècle, l'écrivain Maurice Maeterlinck racheta le domaine vers 1916 ; il fut acquis en 1930 par l'avionneur Pierre‑Georges Latécoère, qui entreprit sa restauration avec les architectes Henri Lafargue et Albert Laprade, en veillant à conserver les structures anciennes et le caractère médiéval. Albert Laprade conserva les divisions générales des jardins tout en donnant aux compartiments un caractère résolument Art déco. Les jardins tombèrent à l'abandon en 1997. Le domaine a conservé, notamment depuis le XVIIIe siècle, l'essentiel de ses limites ainsi que certains éléments tels que le pigeonnier et le verger entouré de charmilles ; des pierres de linteaux et des manteaux de cheminée ont été déplacées au musée Sainte‑Radegonde à Chinon et au château de Seuilly. Le château présente des caractères défensifs médiévaux : douves aujourd'hui sèches, pont‑levis, trois corps de bâtiments couverts d'ardoise disposés autour d'une cour quadrangulaire, châtelet d'entrée au sud, logis principal à l'est, et une aile basse au nord accolée à une tour d'escalier polygonale. Trois tours d'angle flanquées de contreforts, avec chemin de ronde et mâchicoulis, renforcent l'aspect défensif, ces tours étant de tailles inégales. Les comptes de construction de la fin du XVe siècle témoignent d'un chantier important mobilisant un grand nombre d'ouvriers et d'artisans — maçons, tailleurs de pierre, charpentiers et couvreurs — sous la direction de maîtres d'œuvre comme Jehan Pourmène. Le domaine a été partiellement classé au titre des Monuments historiques par arrêtés des 17 février 1995 et 21 janvier 1999. Racheté en 2005 par le Dr Christian Feray et objet de plusieurs campagnes de rénovation, le château est fermé au public depuis 2016.