Origine et histoire
Le domaine de San Salvadour comprend un château construit entre 1872 et 1880 pour Auguste Parent, industriel belge, vraisemblablement conçu par l'architecte Ernest Paugoy, et implanté dans un parc de plus de vingt hectares où s'élèvent écuries, serre, colombier et escaliers en rocaille. Après son acquisition par Parent en 1869, d'importants travaux sont entrepris (aménagement du rez-de-chaussée, clôture du parc, construction d'écuries et d'un bassin), mais, ruiné, il cède ensuite la propriété à Edmond Magnier, journaliste et homme politique. En 1902, Magnier vend le domaine à sœur Candide (Jeanne Foresti), qui l'acquiert grâce au prêt d'une bienfaitrice et aux loteries de l'Œuvre d'Ormesson, organisation qu'elle dirige et qui soutient ses œuvres caritatives. Sœur Candide transforme San Salvadour en établissement sanitaire destiné aux enfants des classes moyennes dont les familles ne peuvent assumer tous les frais : les malades sont d'abord accueillis dans le château, puis un hôpital marin est édifié en bord de mer pour les cures d'hydrothérapie, ouvert en 1903. Pour financer l'œuvre, elle tente d'exploiter les sources d'eaux lithinées du domaine en les embouteillant, projet qui échoue ; elle crée alors une petite station thermale et fait construire un hôtel de grand luxe, accolé au château, dessiné par l'architecte Paul Page vers 1905 et comptant environ 130 chambres. L'hôtel bénéficie du passage de la ligne de chemin de fer littorale, qui entraîne l'aménagement d'une gare devant le domaine en 1905, et fonctionne jusqu'au déclenchement de la Première Guerre mondiale. À partir de 1907, des difficultés financières croissantes poussent sœur Candide à entreprendre des opérations de plus en plus risquées ; elle doit finalement revendre San Salvadour en 1911 et sera condamnée en 1912. Pendant la Première Guerre mondiale, le domaine est réquisitionné pour l'accueil de troupes coloniales marocaines puis du corps expéditionnaire américain, avant d'être laissé à l'abandon entre 1919 et 1922. Acquis par la Ville de Paris en 1922 et remis à l'Assistance publique, il est alors destiné à l'accueil d'enfants présentant des affections pulmonaires, des convalescences de maladies infantiles et des cas de rachitisme ; l'établissement devient par la suite, sous la gestion de l'AP-HP, un centre principalement consacré aux soins des personnes polyhandicapées, accueillant enfants, adolescents et adultes. Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'hôpital a de nouveau été mobilisé comme hôpital complémentaire d'armée, appartenant alors à la Croix-Rouge et disposant d'une importante capacité d'accueil ; l'activité thermale y a également été développée. Aujourd'hui, outre les bâtiments hospitaliers, le domaine conserve un parc botanique réservé aux usagers de l'établissement.