Domaine du château de Boisse à Saint-Jouvent en Haute-Vienne

Domaine du château de Boisse

  • 87510 Saint-Jouvent
Crédit photo : Marc Perrir - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e moitié XIXe siècle, XXe siècle

Patrimoine classé

L’ensemble du domaine du château de Boisse, en totalité, à savoir : le château (AD 31) , les bâtiments de dépendances (AD 30), l’orangerie (AD 36), l’emprise du parc (AD 26 à 36) comprenant le potager (AD 26, 27, 28 et 29) et les étangs (AD 32 et 34), le réseau hydraulique (AC 122, 123 et 169 et AB 203 et 206), situé au lieu-dit Boisse, sur les parcelles n° 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35 et 36, figurant au cadastre section AD, sur les parcelles N° 122, 123 et 169, figurant au cadastre section AC et sur les parcelles n° 203 et 206, figurant au cadastre section AB, conformément au plan annexé : inscription par arrêté du 5 mars 2024

Origine et histoire

Le château de Boisse est une propriété privée située sur la commune de Saint-Jouvent, en Haute-Vienne, et l'ensemble du domaine a été inscrit au titre des Monuments historiques en mars 2024. Le domaine, mentionné dès la fin du XVIe siècle, a appartenu successivement à la famille Faulcon — dont plusieurs alliances sont attestées aux XVIe et XVIIe siècles — puis à la famille de Génébrias; en 1837 il était la propriété de M. François Pétiniaud-Champagnac. Acquis en 1878 par Athanase Moreny, il a fait l'objet d'une transformation confiée à l'architecte Stephen Sauvestre, et l'actuel château a été construit entre 1898 et 1901. Stephen Sauvestre, formé à l'École spéciale d'architecture de Paris, avait déjà réalisé des hôtels particuliers et travaillé pour Gustave Eiffel, notamment pour le pavillon de la Compagnie parisienne du gaz à l'Exposition universelle de 1878, puis participé à la conception de la tour Eiffel; il fut ensuite architecte en chef des colonies et signa plusieurs réalisations pour la famille Menier. Louise Moreny, fille d'Athanase, épousa Henri Perrier en 1895 et la propriété est restée dans la famille Perrier, ce qui a permis la conservation de la distribution intérieure (caves, pièces de réception au rez-de-chaussée, chambres sur les deux étages supérieurs) et du mobilier d'origine. Élevé sur le roc au sommet d'une vallée, le corps de logis domine un étang et de vastes prairies; son style éclectique évoque les villas balnéaires. L'architecte a privilégié les matériaux locaux : granit pour les maçonneries, chêne pour la charpente et les menuiseries, ardoise d'Angers pour la couverture et brique de Bourgogne en frise sous les toits et dans les pointes de pignon; les planchers sont en fer et le chevronnage en sapin. À l'ouest du logis se trouvent les dépendances, comprenant les anciennes écuries devenues garage avec un lavoir couvert accolés, un poulailler à l'arrière, une grange-étable et une maison d'habitation. Le parc, dont le plan porte la signature du paysagiste Édouard André, est en grande partie conservé : André a notamment déplacé et agrandi le potager en terrasses, élargi le plan d'eau pour créer une petite île et fait aménager deux passerelles maçonnées, l'une en pierre et l'autre en brique, en écho au parti pris architectural de Sauvestre. Les abords du château sont aménagés en terrasses et l'ensemble a été salué pour la rigueur de son étude constructive et l'expérience de son architecte.

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