Domaine du château d’Auzon à Lucenay-lès-Aix dans la Nièvre

Domaine du château d’Auzon

  • 58380 Lucenay-lès-Aix
Domaine du château d’Auzon
Domaine du château d’Auzon
Crédit photo : Molay - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIXe siècle

Patrimoine classé

Les parties suivantes du domaine du château d’Auzon : les façades et toitures du château, des éléments bâtis et les portails, le parc en totalité avec tous les éléments qu’il contient, situées sur les parcelles 527, 528, 529, 530, 531, 532, 533, 534, 535, 536, 537, 538, 539, 541, 542, 553, 2313 et 2314 de la section D de la commune, telles que délimitées sur le plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 28 mai 2024

Origine et histoire

Le domaine du château d'Auzon est situé à Lucenay-lès-Aix (Nièvre), à la limite du département de l'Allier, au bord de la rivière appelée Auzon ou Ozon ; c'est la propriété la plus méridionale du département. Le fief d'Auzon est attesté dès le début du XIVe siècle et des constructions sont documentées aux XVe siècles ; des pièces datant de l'époque de Charles VII ont été découvertes en 2018. Le château, qualifié comme tel dès le XVIIe siècle mais sans caractère défensif, a été reconstruit dans les années 1830 par François Charrier, président du conseil général de l'Allier et maire de Moulins. Sous la Restauration, le bâtiment central et une tour furent modifiés : une aile fut ajoutée au nord et les toitures surélevées lors des travaux conduits par François Charrier. L'édifice actuel se compose d'un corps central encadré de deux ailes plus hautes, asymétriques en raison d'une terrasse sur l'aile sud. Il est construit en pierres et en briques enduites et peintes ; on y observe des croisillons bourbonnais (briques polychromes) à certains endroits. Les communs furent entièrement refaits vers 1870 pour permettre une relative autarcie, avec laiterie, forge et glacière ; au début du XXe siècle le domaine disposait encore d'un moulin et d'une tuilerie. Le parc paysager a été commandé en 1840 par Clémentine Chabot au paysagiste Paul Lavenne de Choulot, qui proposa de grandes prairies traversées par la rivière, une pièce d'eau et une île dans l'axe du château. Le comte de Choulot redessina le parc en 1849 sur la base d'un aménagement plus ancien, réalisant notamment un lac artificiel et des plantations variées ; Marie Chabot y ajouta des essences exotiques et un petit étang fut créé dans les années 1980. Le parc, qui couvre 30 hectares et est traversé par la rivière, conserve deux fabriques, des ifs anciens et de nombreuses essences rares, liées aux échanges du XIXe siècle et à la proximité de l'arboretum de Balaine. Le plan du parc est conservé à Auzon et des dessins de travail existent via l'Association des parcs Choulot ; des conventions et des études ont été menées pour la protection de la cistude d'Europe et des chauves-souris, faisant d'Auzon un refuge pour ces espèces. Les terres et domaines liés à Auzon s'étendent sur plusieurs communes environnantes, dont Chézy, La Chapelle-aux-Chasses, Saint-Ennemond et Gennetines, et l'ensemble a parfois été rattaché tant à la généralité de Moulins qu'à celle de Nevers selon les époques. Parmi les principaux seigneurs et propriétaires se succédèrent la famille des Gentils (des Gentils) du XVe au XVIIIe siècle, puis Guillaume Jolliard, Pierre-Gilbert Farjonnel et sa descendante Jeanne Farjonnel mariée à Sébastien Alarose de la Brenne. Au milieu du XVIIIe siècle le domaine forma une vaste terre autour d'Ozon ; il passa ensuite à François Thiériot, à Pierre-Philippe Pearron de Serennes, puis en 1805 à Jean-Baptiste Mollot, dont la veuve se remaria avec le chevalier François Charrier en 1807. Après François Charrier, la propriété revint par alliances familiales à Victor Chabot, à Marie Chabot puis, par mariage, à Jules Benoit Pons de Freluc et à Joseph, vicomte de Durat. Auzon semble n'avoir pas connu de troubles majeurs lors de la Révolution, bien que son propriétaire de l'époque, Pierre-Philippe Pearon de Serennes, soit présenté comme émigré en 1792. Le domaine fut occupé par les troupes allemandes à partir de juin 1940 ; une guérite était installée au portail, et les Allemands se retirèrent début septembre 1944 ; la libération fut assurée en septembre 1944 par les Forces françaises de l'intérieur. Les archives et photographies documentent la présence des FFI à Auzon, y compris des inscriptions et ordres de mission ; le colonel Sardier séjourna au domaine après 1945 avant sa réhabilitation. L'intérêt du site tient à sa situation riveraine, à l'étendue de ses terres, à la qualité de son parc dessiné par Choulot et à la conservation d'éléments paysagers et architecturaux du XIXe siècle. Le château est une propriété privée qui ne se visite pas, hormis le parc lors des Rendez-Vous aux Jardins et des Journées européennes du patrimoine. Le parc dessiné par Choulot, la perspective côté ouest, les portails et fabriques ainsi que les façades et toitures du château et des communs sont protégés au titre des monuments historiques par arrêté du 28 mai 2024.

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