Domaine du château à Lapenty dans la Manche

Domaine du château

  • 50600 Lapenty
Domaine du château
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Crédit photo : Xfigpower - Sous licence Creative Commons

Patrimoine classé

Voir commune de : Saint-Symphorien-des-Monts

Origine et histoire

Le domaine du château de Saint-Symphorien-des-Monts, sur le territoire de la commune déléguée de Saint-Symphorien-des-Monts (commune nouvelle de Buais-Les-Monts, Manche), correspond à un ancien château d'époque Louis XIII détruit par un incendie en 1916 et non reconstruit ; seul le parc est accessible au public à certaines périodes. Le premier château, élevé aux XIIIe–XIVe siècles, était entouré de fossés et muni d'un pont-levis ; il ne subsista que le donjon carré. Un nouveau château fut construit en 1620 par de Vauborel. Pendant la Révolution le domaine fut saisi en 1793, la saisie étant ordonnée en raison de l’émigration de l’héritier ; après la Révolution la municipalité y loua des locaux, notamment pour la mairie en attendant la construction d’un nouvel hôtel de ville. Le château fut détruit par l'incendie de 1916 ; ses ruines, jugées dangereuses, furent rasées en 1971 pour ouvrir le parc au public. L'allée couverte des Cartésières est classée monument historique depuis 1977.

Le château construit par de Vauborel comportait seize grandes fenêtres disposées sur deux niveaux, des angles en pierres de grand appareil, un escalier à double révolution et des combles percés de six lucarnes sous un toit fortement pentu ; la façade s'ouvrait sur une cour d'honneur encadrée au midi par deux pavillons reliés au corps de logis par des balustrades en granit, dont certaines subsistent autour du grand portail. Au nord, le donjon carré et une chapelle à l'angle nord-est sont les seuls vestiges de l'édifice médiéval ; l'ensemble était fermé par un fossé franchi anciennement par un pont-levis et par de petits ponceaux au nord et à l'ouest.

L'inventaire dressé en 1793 décrit un sous-sol et des cuisines pourvues d'une grande cheminée équipée d'une crémaillère, de tournebroches, d'ustensiles de fonte et de pièces de vaisselle, ainsi qu'un garde-manger et un saloir en pierre ; on y relève aussi des conserves, des provisions, des vins et une importante batterie de cuisine. Les pièces du rez-de-chaussée et du premier étage apparaissent richement meublées : lits de parade, armoires ouvragées, tapisseries, tableaux de famille, sièges, bureaux en marqueterie, un orgue, des instruments scientifiques, du linge et de la vaisselle, ainsi que des effets liturgiques et des objets divers. Les mansardes et les logements des domestiques comprenaient couchettes, mobilier simple et vieux meubles, tandis que le pavillon de droite renfermait buffets, harnachements et matériels divers et que le pavillon de gauche, dit « pavillon de l'horloge », comportait des lits de domestiques et la grande horloge du pavillon.

Le parc, à cheval sur les communes de Saint-Symphorien-des-Monts et de Lapenty, est inscrit à l'Inventaire des Monuments Historiques ; il s'étend sur 63 hectares, dont 10 ouverts au public, et se compose d'une partie haute et d'une partie basse. Aménagé en partie au début du XVIIIe siècle et transformé en parc à l'anglaise vers 1830, il présente des arbres centenaires, une grande prairie inclinée vers un étang et de nombreux massifs de rhododendrons, hortensias et autres essences. En 1971 le comte Charles-Édouard de Miramon Pesteils transforma le lieu en parc animalier et floral, dit d'abord « Eden Parc », puis « parc de Saint-Symphorien-des-Monts », enrichissant progressivement collections végétales et animaux rares ; après la tempête du 26 décembre 1999 qui abattit environ 3 000 arbres et détruisit des enclos, le parc resta fermé un temps et fut rouvert à l'occasion de la Fête des Jardins de 2012 avec animations, expositions photographiques et sculptures. Le parc accueille toujours diverses espèces animales — poneys Shetland, paons, volailles, enclos d'animaux nains, aurochs, daims et mouflons — et conserve une orangerie où, lors de l'inventaire de 1793, étaient dénombrés dix-huit orangers.

Dans la partie haute, la « maison du jardinier », construite vers 1830, a conservé son toit de chaume ; les petites loges du grand jardin étaient, selon l'inventaire de 1793, garnies d'outils et de matériel de jardinage. Dans la partie basse se trouvent l'allée couverte des Cartésières (classée), une chaumière de Lapenty recouverte de chaume et datée du XVIe siècle (inscrite en 2005), ainsi que la ferme de la basse-cour dont les façades et toitures du logis, de l'écurie, de la grange et des dépendances sont inscrites en 2005 ; l'inventaire de 1793 décrit une exploitation importante avec provisions en grains (150 boisseaux de blé-seigle, 400 rasières de sarrasin, 75 d'avoine, 25 de froment), cidres, vins et un cheptel détaillé comprenant moutons, bœufs, vaches, porcs et volailles, ainsi qu'un outillage et des matériels d'usage agricole et d'attelage.

Les seigneuries et la propriété du domaine se sont succédé entre plusieurs familles et titulaires : Maroches, Taillefer, la famille Mahé puis, par alliance, la maison de Vauborel, ensuite les Géraldin, puis du Bourblanc d'Apreville ; au XXe siècle le comte Jean de Rougé légua le domaine à son neveu, le comte Charles-Édouard de Cassagnes de Beaufort de Miramon Pesteils, propriétaire avec son épouse Albane de Miramon Pesteils.

Liens externes