Origine et histoire de l'Église Saint-Georges
L'église Saint-Georges de Belloy-en-France, dans le Val-d'Oise, est une paroisse catholique dont le portail occidental sculpté est considéré comme un chef-d'œuvre des débuts de la Renaissance au nord de Paris. Une basilique dédiée à saint Georges est attestée dès le IXe siècle, faisant de la paroisse l'un des lieux anciens du Pays de France et un pèlerinage lié aux reliques de son saint patron. Les parties les plus anciennes de l'édifice actuel sont le clocher, largement remanié, et le croisillon nord avec la chapelle de la Vierge, de style gothique primitif attribué à la fin du XIIe siècle. Le chœur et la chapelle Sainte-Geneviève datent du XIVe siècle et présentent un style rayonnant tardif, tandis que la nef et les collatéraux, remaniés et voûtés au début du XVIe siècle, montrent un caractère flamboyant dominant. Les voûtes à liernes et tiercerons, les chapiteaux du XVIe siècle et le dessin des voûtes font l'intérêt principal de l'intérieur. Classée au titre des monuments historiques depuis 1846, l'église a fait l'objet de restaurations au milieu du XIXe siècle, dont une campagne de 1847 à 1850 et des travaux confiés à Eugène Viollet-le-Duc en 1851. Aujourd'hui siège d'un groupement paroissial, elle conserve une activité liturgique soutenue et la particularité d'accueillir la messe selon la forme extraordinaire du rite romain (rite tridentin).
Située place Sainte-Beuve, à l'ouest du vieux village, l'église occupe la place centrale du bourg et est entourée par la mairie, les écoles, la médiathèque, la salle des fêtes et le presbytère ; l'accès principal s'effectue par la rue Faubert. Le plan est cruciforme irrégulier : nef de trois travées, deux collatéraux, base du clocher, chœur avec travée carrée et abside à cinq pans, chapelle Sainte-Geneviève au sud, ancien croisillon nord de deux travées et la chapelle de la Vierge en absidiole. La toiture associe pignon côté nef, appentis pour les collatéraux, toit en pavillon pour la chapelle sud et flèche octogonale en charpente recouverte d'ardoise pour le clocher.
L'intérieur se caractérise par une nef élancée et lumineuse grâce aux ouvertures des collatéraux, des arcades en tiers-point à double rouleau et des voûtes flamboyantes à liernes et tiercerons qui dessinent des motifs en étoile et en losange. Les supports conservés du XIVe siècle, bases et corbeilles ornées de motifs dérivés du corinthien ou de pampres stylisés, annoncent la Renaissance tandis que les faisceaux de colonnettes et les culots du XVIe siècle montrent un décor soigné. Les collatéraux nord et sud sont traités différemment : le nord, homogène et largement flamboyant, présente des fenêtres à remplages complexes et des voûtes à dessins alternés, tandis que le sud, plus lumineux, offre des voûtes particulières et une perspective ouverte sur la chapelle Sainte-Geneviève, ce qui confère à l'ensemble une configuration proche d'une double nef.
La base du clocher, assez sobre, sert d'avant-chœur et conserve une voûte du XIVe siècle dont la clé ornée présente un décor feuillu ; la partie a été complétée par des boiseries de qualité posées en 1717. Le chœur, moins élevé que la nef, comporte une travée droite et une abside à cinq pans percées de fenêtres à lancettes et petits remplages, et il est desservi par un maître-autel toujours en fond de sanctuaire selon l'usage local.
Le croisillon nord et la chapelle de la Vierge, de la fin du XIIe siècle, présentent un intérêt archéologique : l'ensemble comporte des ogives au profil de la période gothique primitive, des formerets et des culs-de-lampe sculptés, ainsi que des lancettes groupées surmontées d'oculi et d'arcatures qui témoignent d'une évolution précoce des remplages. Un nouvel orgue a été installé au fond du croisillon nord en mars 2014.
La chapelle Sainte-Geneviève, de plan polygonal gothique, conserve une baie rayonnante à quatre lancettes et un mobilier sculpté ; la pose des boiseries du chœur en 1717 a toutefois entraîné des modifications et des amputations de supports.
À l'extérieur, la façade occidentale constitue l'élément le plus remarquable : l'ordre et la superposition des colonnes corinthiennes et ioniques, les cartouches, les frontons et la galerie en encorbellement ornent un portail à deux portes séparées par un trumeau, tandis que motifs renaissants et références à François Ier figurent dans le tympan et la frise. Les élévations latérales conservent des portails et des tympans sculptés, des contreforts gothiques et des éléments romans subsistants au clocher, ainsi que des tourelles et des clochetons inspirés de la Renaissance.
Le mobilier comprend des boiseries et confessionnaux datés de 1717, une chaire à prêcher et un banc d'œuvre du début du XVIIIe siècle classés en 1846, des fonts baptismaux de pierre de 1524 classés en 1897, deux tableaux du XVIIIe siècle dans la chapelle Sainte-Geneviève et une Vierge à l'Enfant en bois classée. Plusieurs dalles funéraires sont visibles, dont la dalle de Guillaume de Belloy et d'Antoinette de Pertuis, fragments raccommodés et remontés contre le mur du collatéral sud, ainsi que l'inhumation du curé Noël François Le Comte sous la première marche du chœur.
