Église Saint-Pierre de Saint-Pierre-d'Allevard dans l'Isère

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise Eglise romane

Église Saint-Pierre de Saint-Pierre-d'Allevard

  • Rue de l'Église
  • 38830 Saint-Pierre-d'Allevard
Église Saint-Pierre de Saint-Pierre-dAllevard
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Crédit photo : Eymery - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1100
1200
1700
1800
1900
2000
1057
Première donation
1082
Seconde donation
16 mars 1095
Bulle de Plaisance
1103
Premier prieur connu
1107
Visite papale
1780
Démolition des bâtiments
20 juillet 1908
Classement historique
1929-1930
Rénovation majeure
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Le clocher : classement par arrêté du 20 juillet 1908

Personnages clés

Odon Premier prieur mentionné en 1103.
Pierre de Montboissier Prieur entre 1120 et 1122, futur abbé de Cluny.
Pape Urbain II Pape ayant autorisé l'installation des moines en 1095.
Pape Pascal II Pape ayant visité le prieuré en 1107.
Curé Graëff Responsable des travaux de rénovation en 1929-1930.

Origine et histoire de l'Église Saint-Pierre

L'église Saint‑Pierre, située en Isère, est le vestige d'un prieuré clunisien fondé à la fin du XIe siècle et à l'origine du nom de la commune de Saint‑Pierre‑d'Allevard. Les bâtiments conventuels furent démolis en 1780, mais l'édifice cultuel échappa aux destructions de la Révolution. Le clocher, issu des constructions romanes, appartient à une famille monumentale de clochers présente dans plusieurs localités du département et fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 20 juillet 1908. L'intérieur de l'église fut profondément transformé lors d'importants travaux conduits en 1929‑1930 par le curé Graëff, qui entraînèrent la disparition de divers éléments architecturaux et picturaux anciens. Des travaux de restauration des murs de la nef, réalisés au premier semestre 2012, ont contribué à la sauvegarde du bâtiment.

Le prieuré prit naissance grâce à deux donations aux abbés de Cluny par les familles Aynard et Arvillard, l'une en 1057 et l'autre en 1082, permettant la fondation d'un monastère à Allevard. La bulle de Plaisance du pape Urbain II, datée du 16 mars 1095, autorisa l'installation des moines et atteste que les premiers bâtiments conventuels étaient habitables à cette date. Le prieuré abritait un prieur, un curé, un sacristain, un procureur et six ou sept moines, ce qui en faisait alors le sixième prieuré de la province de Provence par son importance. Le prieuré d'Avalon dépendait de Saint‑Pierre et de nombreuses donations foncières augmentèrent ses ressources ; il exerçait la juridiction ecclésiastique et le droit de dîme sur plusieurs cures en Dauphiné et en Savoie.

Le nom du prieur Odon apparaît en 1103 et Pierre de Montboissier, futur abbé de Cluny, est attesté comme prieur entre 1120 et 1122 ; les relations avec d'autres prieurés du Grésivaudan furent souvent tendues. Les visites clunisiennes du XIIIe siècle et les rapports ultérieurs présentent Saint‑Pierre comme correctement administré malgré des ressources matérielles limitées et des périodes d'endettement. Des prieurs dynamiques à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle contribuèrent à maintenir la communauté, mais le prieuré connut aussi des épisodes dramatiques : incendies en 1325 et 1336, difficultés liées aux guerres et aux épidémies, et réduction des effectifs au fil des siècles, avec seulement quatre moines en 1386. Les revenus agricoles, forestiers et miniers restèrent modestes, ce qui favorisa l'endettement et parfois les malversations.

Le rayonnement religieux demeura néanmoins important : en 1412 une chapelle dédiée à saint Georges fut fondée et plusieurs chapelles, consacrées à saint Jean‑Baptiste, saint Antoine, saint Genix, saint Michel et sainte Catherine, existaient au moins jusqu'au début du XVIe siècle ; les moines géraient par ailleurs un hôpital et une maladrerie. À partir du XVIe siècle, la généralisation des commendes et la nomination de prieurs non résidents entraînèrent la vente de biens et l'abandon progressif des bâtiments. Divers prieurs administrèrent la seigneurie au XVIIe et XVIIIe siècles, mais la lente décadence se poursuivit, plusieurs ventes et démantèlements eurent lieu et les bâtiments finirent par être désertés ; le dernier prieur résida à Grenoble entre 1788 et 1790.

Le prieuré, édifié entre 1082 et 1095, comprenait au XIIIe siècle une église, un enclos prioral, un cloître et un cimetière et s'étendait probablement vers la Grand‑Rue ; certains éléments urbains, comme une voussure datée de 1710 et une arche de pierre appelée « Entrée du pape Pascal II », sont considérés comme d'éventuels vestiges. Le pape Pascal II fit halte au prieuré en 1107 et signa une bulle pontificale mettant fin à un conflit territorial entre l'archevêque de Vienne et l'évêque de Grenoble. Les bâtiments conventuels, ruines et inoccupés, furent finalement démolis à la fin du XVIIIe siècle après autorisation royale et leurs matériaux réutilisés localement.

Le clocher roman se compose d'une haute souche aveugle et d'un étage ajouré qui abrite trois cloches ; ses façades présentent des corniches d'arcatures lombardes, des lésènes et des baies géminées aux arcs en plein cintre reposant sur des colonnettes, dont l'une réemploie un fragment gallo‑romain ; la flèche actuelle date du début du XVIIe siècle. À l'intérieur, le clocher comporte trois niveaux : un rez‑de‑chaussée surbaissé servant de débarras, un étage planchéié et l'étage des cloches ; la grosse cloche, refondue par la fonderie Paccard en 1881 et installée en 1882, pèse 1,5 tonne, la cloche moyenne date de 1817 et la petite a été ajoutée en 1883.

Le chevet roman, orienté à l'est, se compose d'une travée de chœur voûtée en plein cintre et d'une abside semi‑circulaire éclairée par trois baies ; les baies latérales, encadrées d'arcatures à colonnettes, abritent des vitraux représentant saint Pierre et saint Paul, tandis que la baie centrale a été garnie en 1934 d'un vitrail des ateliers Bessac représentant la Sainte‑Famille. L'abside est surmontée d'une voûte en cul‑de‑four en tuf depuis des travaux de 1982 ; l'espace liturgique a été réaménagé en 1996 et le marbre du maître‑autel de 1930 a été réutilisé pour un nouvel autel, un ambon et une marche.

Deux chapelles flanquaient autrefois le chevet : la chapelle latérale sud, située sous le clocher et dédiée à saint Jean‑Baptiste, est désaffectée et aménagée en débarras, tandis que la chapelle latérale nord, jadis consacrée à la Vierge, était déjà en ruine au XVIIe siècle et a disparu des cadastres du XIXe siècle avant qu'une sacristie y soit construite vers 1930. La nef a subi plusieurs transformations : au XVIIe siècle elle était couverte d'un plafond lambrissé soutenu par deux rangées de trois piliers octogonaux formant une nef centrale et deux collatéraux, disposition qui subsista jusqu'en 1929. La voûte actuelle, un lambris en berceau au profil en anse de panier fixé à la charpente et recouvert d'une mince couche de ciment, date de la rénovation de 1929‑1930 et la nef est éclairée par deux rangées d'ouvertures latérales, vraisemblablement percées au XIXe siècle ; un oculus au‑dessus du porche, garni d'un vitrail représentant le Christ en gloire, éclaire la tribune.

La restauration menée en 2011‑2012 a traité l'humidité : les murs extérieurs ont été débarrassés du ciment des années 1930, couverts d'un enduit de chaux laissant transparaître la pierre, la corniche et ses modillons en tuf ont été repris, le porche a été rhabillé en tuf, l'intérieur de la nef décrépi et enduit à la chaux, des tirants posés et l'éclairage modernisé. Lors de ces travaux ont été restaurés deux grands tableaux (Saint Antoine en prière et La Remise du Rosaire à saint Dominique) ainsi que les quatorze tableaux du chemin de croix acquis en 1836 ; l'installation progressive de vitraux contemporains non figuratifs, créés par Christophe Berthier et reprenant les couleurs du vitrail de la Sainte‑Famille, est programmée.

Liens externes